Avec son téléfilm "Après la répétition", Bergman marche dans les traces du chant du cygne de Tchekhov en mettant en scène ses propres interrogation sur le théâtre, sur la complexité du rapport en comédien et metteur en scène. Ecrit à 66 ans, alors qu'il venait de réaliser la majeure partie de son œuvre, cette invitation a partager un peu de son intimité d'artiste sonne comme un testament. Une vision qu'il résume en disant qu'" On naît sans but, on vit sans comprendre, et on meurt anéanti "
Puisque le téléfilm se déroulait sur la scène d'un théâtre, le passage aux planches était on ne peut plus naturel. On retrouve ainsi Didier Bezace dans le rôle de Henrik Vogler, un metteur en scène qui monte un ultime "Songe" de Strindberg avec la fille de Rakel, la femme qui a hanté sa vie. Le début de la pièce est laborieux, on peine a retrouver dans le jeu des comédiens le cynisme et l'humour de Bergman. La mise en scène insiste sur les symboles, Céline Sallette remue beaucoup les bras et Didier Bezace semble démarrer tout doucement. Ce n'est qu'au milieu de la pièce, avec l'arrivée de Rakel, interprétée par Fanny Cottençon, que la plongée intime fonctionne. On touche le cœur nostalgique et désabusé du cinéaste. Le texte de Bergman trouve enfin sa place. On se dit qu'on aurait pu arriver avec un peu de retard au Parvis...