L’idée est séduisante : rassembler ce que la musique et la poésie du 19ème siècle ont d’orientalisme pour suivre les traces de l’éternel voyageur Pierre Loti sur la route de l’Asie. Le spectacle fonctionne comme un mille feuille : une alternance de récits de voyage de Loti joué par Pascal Jouniaux et de poèmes mis en musique. Une belle ambiance exotique ou se mêlent la Shéhérazade de Ravel, des poèmes de Baudelaire, la Captive de Berlioz, un peu de Hugo et les roses d’Ispahan de Fauré.
L’interprétation de Nathalie Dang au piano et de la soprano Céline Laly est impeccable. Mais hélas, l’alternance systématique de poèmes mis en musique et de narration ne prend pas corps. Il manque sans doute un véritable parti pris au spectacle, un éclairage qui donnerait du sens et de la consistance. Ou est le voyage intérieur de ce Pierre Loti qui va jusqu’au bout du monde ? Qui est le Pierre Loti qui transparait derrière cette suite de clichés ? Finalement, il ne reste de ce trop sage voyage qu’une succession de cartes postales : de très belles vues incontestablement, mais sans le relief capable de nous transporter.
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