La composition d’un programme de concert est toujours un équilibre difficile à trouver avec entre autres, entre les attentes du public, le projet du chef d’orchestre, la variété et la cohérence entre les œuvres proposées. Un exercice d’autant plus délicat quand il s’agit d’un répertoire qui a moins d’un siècle. Celui proposé par Tugan Sokhiev, jeune chef à la tête de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse depuis 6 ans, réunit toutes ces qualités comme on a pu le constater samedi soir au Parvis. Il nous a proposé de commencer le concert avec un concerto pour percussions du compositeur contemporain James MacMillan dont la création mondiale a eu lieu il y a à peine un mois avec le percussionniste de cette création. Une pièce résolument contemporaine et une place de choix pour cet instrument traditionnellement relégué au dernier rang. La composition de James MacMillan et l’interprétation de Colin Curie aux percussions nous offre une mise en avant des possibilités rythmiques, mais aussi mélodique ces instruments et une exploration en toute liberté qui va de la culture classique à des structures qui font penser au rock fusion d’un Franck Zappa.
Un programme qui se poursuit avec deux visages d’un 20eme siècle bien contrasté avec l’une des premières compositions d’Anton Webern, la Passacaille en ré mineur pleine d’inventions et de rupture avec son passé, et la 7eme symphonie de Serge Prokofiev, une des dernières œuvres d’un compositeur qui n’a plus rien à prouver. Un beau concert qui nous a montré toute la vitalité que Tugan Sokhiev a su insuffler à l’Orchestre du Capitole.