Nous avons interrogé Josette Durrieu (PS) qui candidate aux élections cantonales en Hautes-Pyrénées sur son projet de politique culturelle.
Questions aux candidats aux élections cantonales en Hautes-Pyrénées
Nous avons contacté les partis qui présentent des candidats aux cantonales en Hautes-Pyrénées pour les interroger sur 2 axes :
Le regard sur de la politique culturelle conduite par le Conseil Général des Hautes-Pyrénées:
- bilan et critique des initiatives conduites et du soutien aux structures actives.
- La politique des grands évènements, de l’exposition Warhol au Festival de
Gavarnie
- l’action du CG65 envers les plus jeunes ?
- Est-ce que la part du budget consacré à la culture est suffisante ? Est-elle bien utilisée ?
Le projet culturel pour les Hautes-Pyrénées :
- Voudriez-vous conduire un projet dans la continuité ou en rupture avec l’action passée ?
- quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser ?
- Faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ?
Réponse de Josette Durrieu (PS)
Politique culturelle conduite par le Conseil Général des Hautes-Pyrénées
bilan et critiques des initiatives conduites et du soutien aux structures actives :
Pour la 1ère fois, un grand débat sur la culture a été engagé devant l’Assemblée Départementale des Hautes-Pyrénées. Ce débat avait été précédé de 3 réunions importantes avec tous les acteurs culturels de terrain et tous les grands partenaires. Au cours de la première session de l’Assemblée Départementale, un état des lieux a été établi et une analyse de la situation poussée. Un certain nombre d’orientations d’une politique culturelle nouvelle ont été définies.
Sur ces bases une commission ad hoc a été constituée et s’est réunie plusieurs fois. A l’issue d’un travail de concertation et de réflexion une nouvelle session du Conseil Général a eu lieu. Elle a fixé les bases d’une nouvelle politique culturelle. la politique des grands événements, de l’expo Warhol au Festival de Gavarnie
Le Département des Hautes-Pyrénées a plusieurs Grands Sites et a organisé de grands événements sur 2 d’entre eux :
Le Cirque de Gavarnie : Site grandiose classé au Patrimoine de l’Unesco et qui réussit malgré tout à harmoniser la protection de cet environnement avec l’exercice du théâtre.
Depuis 25 ans au pied du Cirque de Gavarnie se déroule sur 15 jours un Festival initié à l’origine par François Joxe. La première représentation était une pièce de Victor Hugo « Dieu » écrite spécialement par l’immense poète sur le site de Gavarnie et pour célébrer le cirque. Le dernier spectacle 2010 était la Reine Margot. Le prochain 2011 sera Quasimodo d’après Victor Hugo.
L’Abbaye de l’Escaladieu : Une abbaye Cistercienne du 12ème siècle, splendidement nichée près des rives de l’Arros et de l’Uz, a accueilli en 2010 une exceptionnelle exposition « Andy Warhol ».
La famille d’Andy Warhol était slovaque et le Conseil Général des Hautes-Pyrénées est partenaire de la Slovaquie pour la « Coopération Décentralisée ». Ce partenariat a permis de mettre en place cette exposition avec 54 œuvres prêtées par le musée de Medzilaborce, ville natale des parents de ce grand artiste new-yorkais..
L’exposition a été révélatrice de l’immense attente culturelle du public haut pyrénéen ou autre. Près de 25 000 visiteurs sont venus, c’est une grande fierté et beaucoup de satisfaction pour ce département qui a su engager ce défi.
L’action du CG 65 envers les plus jeunes ?
Est-ce-que la part du budget consacré à la culture est suffisante ? Est-elle bien utilisée ?
Le débat sur la culture a surpris et va servir une nouvelle définition de la culture. Nous consentons 2 408 000 euros de subventions aux différentes associations, uniquement pour les opérations d’accompagnement. Ce qui représente 22,08 euros par habitant, la moyenne nationale se situant autour de 22,1. Nous sommes dans la moyenne nationale. Il nous appartient de mieux distribuer les productions et les actions sur ce territoire et de mieux identifier les partenaires et animateurs locaux.
Votre projet culturel pour les Hautes-Pyrénées :
voudriez-vous conduire un projet dans la continuité ou en rupture avec l’action passée ?
Il ne peut pas y avoir de rupture. Il ne peut y avoir qu’un enrichissement de la démarche. Il est évident que notre institution doit rester proche des acteurs locaux qui portent en partie l’inspiration, de ceux qui sont de réels professionnels et laisser s’exprimer aussi les amateurs passionnés.
Le débat s’est recentré sur la richesse patrimoniale, sa mise en valeur, sa promotion. La prise en compte de la promotion, de la créativité dans certain domaine et de l’organisation pérenne de certains événements culturels qui ose affirmer leur force. Par ailleurs, le département a acquis une identité numérique qui devient une identité plus visible qui doit associer la culture en faisant de l’Abbaye Cistercienne le lieu de l’événementiel culturel du numérique reconnu par le Conseil de l’Europe. L’ère du numérique nous oblige également à modifier nos habitudes culturelles.
quelles évolutions ou même révolutions tant au niveau artistique qu’économique voudriez-vous impulser ?
Nous sommes entrés dans ce XXIème siècle ; il sera mobile, il sera électronique pour le meilleur et pour le pire ! Etre connecté sera naturel, ce sera nécessaire pour l’école, pour la santé, pour l’information, pour les jeux. Et les jeunes l’ont bien compris. Ce monde aura ses valeurs et il aura ses exclus. Les exclus de la culture seront aussi les exclus du numérique. Ce seront souvent les mêmes, les illettrés, les vieux, les non-équipés et globalement ceux qui habitent l’espace rural, toujours plus fragile ! Ce défi aura ses exigences : il faudra s’équiper. Nous avons su le faire ! Il faudra faire évoluer les outils et redéfinir les partenariats. Il faudra s’adapter pour savoir avancer…En un mot être en dynamique.
faut-il et doit-on dépenser plus dans ce domaine ?
Dépenser plus, si l’on peut, mais dépenser mieux, surement. Nous pouvons traduire la réflexion et le débat autour de quatre axes. Le premier est s’organiser et établir des réseaux et des partenariats afin de mutualiser les compétences et les moyens. Le second est de professionnaliser et de former les acteurs. Le troisième est de mieux valoriser promouvoir et préserver nos patrimoines. Développer la culture dans toute sa diversité et la replacer au cœur des enjeux de société.
Réponse publiée le Sunday, March 6, 2011