Avec la Traviata, c'est a des plus belles pièces du répertoire lyrique que Judith Chemla, Florent Hubert et Benjamin Lazar ont présenté au Parvis lundi et mardi dernier. Une pièce tellement connue qu'il fallait à la fois respecter la pièce de Giuseppe Verdi créé en 1853 et lui apporter quelque chose de nouveau. Un délicat équilibre virtuosement atteint ! On retrouve bien l'argument venu de La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils, l'amour contrarié par un père entre Alfredo issu d'une famille respectable et Violetta plus habituée à la fête et au plaisir qu'au respect les règles de la bienséance. Mais le classicisme de cette Travita s'arrête bien là.
C'est parti pour deux heures de spectacle menées à un rythme soutenu. Superbe interprétation de Judith Chemla dans le rôle de Violetta qui passe avec une incroyable facilité de la théâtralité des scènes parlées à la musicalité des parties lyriques. Superbe partition entre classique et jazz manouche interprétée par huit musiciens qui entourent les comédiens sur scène dans un air de fête enivrant qui nous emporte jusqu'au bout de la nuit, qui nous amène jusqu'au bout de la vie de Violetta gagnée par la tuberculose. Un superbe spectacle qui se termine avec une salle debout pour saluer l'inventivité de la proposition et la justesse de l'interprétation. Un seul mot pour résumer : superbe !