Cette année encore Alain Chamfort est venu à Tarbes marquer son soutien au Pic d’Or 2010 en endossant le titre de « Président d’honneur ». Une belle occasion de saisir le regard d’une génération à l’autre.
28/05/10 : Alain Chamfort au Pic d'Or/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org
Quel est votre regard sur cette nouvelle génération de chanteurs ?
Des nouvelles générations, il y en a eu constamment. Je les accueille avec bienveillance, mais ce n’est pas moi qui fais leur carrière ! Ici, ils passent en chantant une ou deux chansons avec une guitare ou un piano, c’est difficile de voir leur personnalité. Ils peuvent être performants, on peut être touché. Mais quand je pense à des artistes comme Olivia Ruiz, en l’entendant à la Star Academy, j’étais loin d’imaginer qu’en la mettant dans les conditions d’enregistrement le résultat serait celui-là !
Est-ce encore possible de faire des carrières de 45 ans comme la votre ?
J’ai eu la chance de traverser les années fastes de l’industrie du disque. Ca marchait très bien pour tout le monde. Des grandes carrières se mettaient en place, on laissait du temps : on pouvait faire 3, 4 5 albums. Tant qu’ils n’étaient pas installés, on leur donnait les moyens le faire. Aujourd’hui on ne laisserait pas faire comme ça. Vu l’attente de l’industrie maintenant, on ne laisse pas beaucoup de temps au gens. J’en ai subit les conséquences il y a quelques années. Mon album n’a pas donné les résultats attendus, trois mois après ils ont arrêté l’exploitation et m’ont rendu mon contrat. Les gens des maisons de disques ont des directeurs, des actionnaires. S’ils ne marchent pas dans le système, ils sont eux aussi éjectés. C’est aussi un mode de consommation du public. Quelque soit l’objet, un produit hi-tech ou un chanteur tout va très vite. Mais même si les artistes ne sont pas toujours dans la lumière tout le temps, ils peuvent continuer leur carrière et leur passion, sans forcement en vivre.
On connaît votre engagement au sein de la SACEM pour défendre les artistes. Est-ce que ce sont ces valeurs que vous voulez amener au Pic d’Or ?
Je ne me pose pas les questions comme ça. On transmet ce qu’on est, pas ce qu’on souhaite apparaître. Le symbole que j’ai représenté a une époque, celle ou les maisons de disque n’ont pas voulu mon album Une vie Saint-Laurent, qu’on a pris ca en main, avec l’image que j’ai pu avoir de résistant. Mais, je subissais cette situation et je l’assumais par pour m’ériger en exemple, mais parce que je suis comme ca.
Stéphane Boularand@bigorre_org / ©Bigorre.org / publié le samedi 24 décembre 2016
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