- Le Parvis Joël PommeratMarcel Pagnol
Tous les personnages de Marcel Pagnol sont sur scène, mais c'est un autre Marius que Joël Pommerat a concocté.
Le choix cornélien de Marius/ Stéphane Boularand (c)Bigorre.org
Les images associées au Marius de Marcel Pagnol sont fortes. Marseille, le vieux port, la partie de cartes, Tu me fends le cœurs
, Marius lui-même, Fanny, César et les autres. Des images tellement fortes que peu de metteur en scène se sont vraiment appropriés la pièce qui reste dans son imagerie Pagnolesque de la trilogie marseillaise. Excepté les Belges de la Compagnie Marius que nous avons vu il y a une quinzaine d’année, qui jouent de leur accent flamant pour trouver une distance libératrice.
C’est donc curiosité qu’on allait voir ce que Joël Pommerat allait faire de la pièce. Sans douter une seconde qu’il allait réussir à la faire parler, comme il l’a fait avec les contes, de Cendrillon au Petit chaperon rouge. Et on avait bien raison. Avec ce Marius, Pommerat nous livre toutes les images d’Epinal de la pièce de Pagnol. Les personnages, l’ambiance, le décor qui plante la boulangerie de César, la partie de carte. Tout est bien présent, et pourtant la ressemblance s’arrête là. C’est un Marius bien plus torturé que Pommerat nous livre. Tout était déjà dans Marius, mais Il a tiré le fil de la pièce de Pagnol pour aller jusqu’à chez Corneille pour mettre au centre de la pièce l’impossibilité de faire un choix entre Fanny et la grande aventure comme Rodrigue déchiré entre l’amour pour Chimène et l'honneur de son père. Un regard sur Marius qui lui donne un nouveau corps, plus universel et qui résonne davantage avec le public. Au moins en dehors de Marseille.
Stéphane Boularand@bigorre_org / ©Bigorre.org / spectacle vu le बुधवार, 2 अप्रैल 2025 / publié le सोमवार, 26 मई 2025