C’est de sa voix de velours que Malia a ouvert jeudi soir la 3ème édition du Jazz Métis qui propose au public tarbais un jazz qui n’hésite à aller puiser dans d’autres genres une inspiration créatrice. Un confluent de cultures qui correspond bien à Malia, née au Malawi avant de grandir en Angleterre. Un métissage génétique et culturel qui nourrit son approche du jazz et du répertoire de Nina Simone qu’elle revisite dans son dernier album « Black orchid ». Le résultat est splendide ! « My skin is black, my arms are long, my hair is woolly, my back is strong, strong enough to take the pain, inflicted again and again». On retrouve sur la scène du Parvis toute la colère d’un « Four women » composé par Nina Simone, en lutte contre les inégalités raciales, contre toutes les injustices, interprété avec intensité et douceur par Malia.
Et même si elle est un peu inégalement accompagné au piano, à la batterie et à la contrebasse, on se laisse emporter par ce délicieux mélange de sensualité, de douceur et de douleur, toujours authentique. Une heure et demie de concert et trois rappels qui font revivre le répertoire de la grande dame avec quelques grands standards comme un « My baby don’t care » au tempo langoureux, un superbe « I Love you Porgy » de Gerschwin ou des morceaux qu’on prend plaisir à redécouvrir comme « Baltimore ». Une belle soirée d’ouverture du Jazz Métis cuvée 2012 qui résonne comme une invitation aux quatre concerts qui suivront, d’Omar Sosa samedi soir à Emel Mathlouthi vendredi prochain.