e texte du Prince n’a rien d’un spectacle, et encore moins d’une pièce de théâtre. Un traité politique en bonne et due forme écrit par Nicolas Machiavel au début du 16eme siècle comme une méthode pour prendre le pouvoir et le garder face à un bas peuple qui n’est animé que par ses intérêts immédiats et ses mouvements d’humeur. On n’en savoure que davantage la finesse et la pertinence du travail de Laurent Gutmann que le public tarbais a pu apprécier au Parvis jeudi et vendredi.
Le traité politique à destination des élites devient une formation pour trois apprentis princes dans une succession de mises en situation qui suivent les principes Machiavéliques. Une entrée décalée qui fait du texte de Machiavel une comédie qui fait souffler un vent nouveau sur l’austérité du texte écrit il y a cinq siècles. Une heure et demie d’un spectacle pleines d’humour grinçant et acide qui fait étinceler le regard froid de Machiavel sur les mécanismes de conquête du pouvoir et les moyens pas toujours louables de le conserver. Et comme le montre la mise en scène de Laurent Gutmann, il suffit de remplacer le carrosse d’époque par une demi-limousine et d’utiliser quelques slogans tout droit sortis de la dernière présidentielle pour souligner ce que le texte a de complètement intemporel. Particulièrement savoureux en cette période de campagne électorale !