On vous a souvent entendu dans un répertoire bien jazz. Que vous proposez-nous avec « Sangre » ?
C’est un album autour de composition et d’arrangements toujours aussi jazz, mais c’est dans cet album un jazz inspiré par l’Espagne. C’est une rencontre entre les musiques espagnoles jusqu’au flamenco autour du jazz qui est une table sur laquelle on peut mettre plusieurs ingrédients et faire un plat aussi intéressant qu’original. A partir de cette idée, on a chacun écrit des morceaux pour faire cet album. On avait envie de faire bel objet et de rendre hommage à l’Espagne dont Frédéric est originaire et dont j’aime bien l’esprit et la musique.
Comment avez-vous composé pour cet album ?
Certains morceaux sont écrits ex-nihilo, en partant d’une idée musicale. Mais il y aussi un travail d’arrangement pour se réapproprier une mélodie qui existe déjà et l’amener dans le domaine du jazz. Et puis il y a deux standards, Nardis de Miles Davis et Summertime de Gershwin, qu’on a interprété à l’espagnole dans un esprit qui fait appel au flamenco. Mais ce n’est pas une fusion entre flamenco et jazz, plutôt un jazz nourri de musique espagnole, du classique au flamenco.
Vous laissez toujours beaucoup de place à l’improvisation dans vos concerts. Est-ce qu’on retrouve cet esprit dans l’album ?
Improviser, c’est composer en temps réel. Ca n’empêche pas de l’enregistrer pour faire un disque. Il n’y a plus le coté éphémère, c’est une trace de ce qui s’est passé à ce moment-là. Et l’improvisation continue ensuite.