A- A+

NewsSpectacles vusInterviewLes plus consultésVu un 16 February

L'aube sera moins claire sans Marie

C'est avec une terrible peine et une douleur qui nous dépasse qu'on voit Marie Glayat nous quitter.

Il y a quelques semaines sur la plage de San Sebastian

Il y a quelques semaines sur la plage de San Sebastian

C'est avec une terrible peine et une douleur qui nous dépasse qu'on voit Marie Glayat nous quitter. Notre Marie. Il y a quelques semaines, nous étions sur la plage de San Sébastian avec nos deux enfants. Un week-end entre plage et pintxos, un moment de bonheur comme on savait les cultiver au quotidien. Un bonheur augmenté de la petite Romane née il y a quelques mois. Un cadeau incroyable et improbable de la vie, comme un pied de nez aux médecins qui avaient fermé toutes les portes. Le bonheur aussi de voir notre grand garçon de 10 ans. Un âge qui est sans doute une valeur moyenne entre les 14 ans de sa façon de parler et de penser, et les 6 ans des émotions qui le débordent quelquefois. Il est aussi sur la photo, en tout petit à côté de la tête de sa petite sœur, penché sur le trou qu'il creuse avant qu'il nous revienne les bras chargés de petits gâteaux de sable qu'il nous vend. Le bonheur aussi de partager tous les deux l'instant présent en discutant de tout, de rien, de nous, des projets qu'on a, de nos enfants, des voyages qu'on pourra faire quand la covid et notre bébé le permettront. Les souvenirs se bousculent, des moments faciles ou difficiles, du plaisir de vivre ensemble, de partager ce bonheur rayonnant à deux ou à quatre, avec tous nos proches quel que soit le lien de sang.

Mais à quelques jours de ses 44 ans, c’est la fin de la route pour Marie la lumineuse. Nous n’entendrons plus sa voix, nous ne la verrons plus prendre ses cheveux entre ses doigts, nous ne sentirons plus la douce chaleur de sa peau. « L'aube est moins claire, l'air moins chaud, le ciel moins pur » pour Victor Hugo un des poètes qui a accompagné Marie du CAPES à la vie. Rien ne laissait présager qu'on serait quelques semaines après notre beau week-end, devant de son corps, sans vie. Une réalité qui s'impose durement à nous. Rien n'a pu dévier le cours de ce funeste destin. Ni les flots d'énergie positive envoyé par ses collègues du Lycée Jean Dupuy où elle enseigne le français. Ni le soutien de la famille et des amis, proches ou plus lointains qui vivent le moment présent avec stupéfaction, indignation, avec émotion et impuissance. Des sentiments qui nous inondent aussi en ce moment de douleur extrême. Sa peau est toujours aussi douce sous mes mains. Mais son coeur ne bat plus. Il y aura dans un autre temps la recherche d'explications, sans doute une plainte pour identifier des responsabilités. Mais à cet instant, la violence de la réalité occupe tout l'espace. Ni les explications, ni les responsabilités ne changeront ce qui est advenu. Marie tu es là, inerte devant nous, présente dans nos cœurs, vivante dans les gènes de nos deux enfants. Merci pour ce que tu es. Tu seras toujours avec nous, même si pour le moment c'est l'impression de ton absence qui nous submerge. On t'aime, je t'aime ma douce. Quelle que soit la force du destin, ça nous appartient. Définitivement.

Marie reposera à Barbazan-Debat. Elle aime la couleur verte, les fleurs en général et les orchidées en particulier, plein de livres, de Sylvain Tesson à Romain Gary en passant par Paul Auster, la musique de Ben Harper, le plaisir, les moments heureux et plus largement la vie. Ramenez ensuite les orchidées avec vous et pensez bien à les arroser, mais pas trop sinon elles dépérissent. J'invite tous ceux qui l'aiment à venir l'accompagner physiquement s'ils peuvent, en pensée sinon, dans cette transition entre la vie de son corps et la vie dans nos cœurs.

Par / ©Bigorre.org / publié le

Marie sera enterrée à Barbazan Debat mardi 14 décembre à 15h. Il y aura une bénédiction à l'église et elle sera mise en terre dans le nouveau cimetière.