Ses peintures sont actuellement accrochées aux murs de L’Etal de l’hexagone. Des toiles abstraites et colorées que le public a pu voir de L’Abbaye de l’Escaladieu au Pari tarbais en passant par l’Abbadiale à Arras-en-Lavedan, par les Landes, le Gers, les Pyrénées-Atlantiques avec La Minoterie à Nay ou elle était le mois dernier, à Bordeaux et en Espagne. Des expositions qui vont amener ses toiles de l’autre côté de la Méditerranée, avec une série d’expositions marocaines à Marrakech, Casablanca et à Rabat ou elle est invitée d’honneur du Théâtre Royal. Rencontre avec l’artiste dans son atelier à Ibos.
Comment êtes-vous devenue artiste professionnelle ?
C’était une évidence. Toute petite j’étais très attiré par tout ce qui est artistique, par le dessin. Mais à l’époque j’avais laissé ma créativité en sommeil car il fallait embrasser une carrière normale avec des guillemets et je me suis éloigné de l’art pour suivre un cursus littéraire. Après, j’ai rencontré mon mari, on a racheté le commerce de mes parents. Pendant tout ce temps mon côté artistique est resté en sommeil. Mais quand mon activité commerciale s’est arrêtée, je suis revenue à l’art, à la peinture. Je me suis inscrite comme auditeur libre aux Beaux-Arts à Tarbes. C’était une évidence. Je suis partie dans la peinture avec l’encouragement de mes profs. Je me suis professionnalisée, ca m’a apporté plus de regards, de partage et de retours. Ce qui m’a permis d’aller plus loin que créer pour moi. Et ca dure depuis 25 ans.
Qu’avez-vous envie d’exprimer avec vos peintures ?
Mon domaine c’est l’abstraction. Une peinture intuitive qui exprime ce qui est en moi. Tout ce qui est en moi et que je ne dis pas. La peinture commence la ou les mots s’arrêtent. Il parait que les artistes ont un regard différent, je pense que c’est vrai. Je retranscris ce que je vois, à ma manière.
Vous dites que votre peinture comme la ou les mots s’arrêtent. Quels sont les derniers mots avant la peinture ?
Sentiments, émotions, liberté, inconscient.
Votre inconscient ou celui du spectateur ?
Les deux. Je peins sans prévoir, c’est ce qui sort de moi, que je ne comprends pas au premier abord. J’ai du mal à parler de ma peinture, tout ça est mon inconscient. C’est une peinture qui peut avoir plusieurs lectures, selon le vécu de chacun. Chacun l’interprète avec son inconscient. C’est le regardeur qui fait sa lecture et qui donne son propre sens. Une œuvre abstraite c’est un miroir. Le miroir de son vécu, le miroir de son âme.
Quelles sont vos plus belles expositions ?
J’ai fait de très belles expositions au Maroc, comme au Palais des Congrès Bouregreg ou au théâtre national à Rabat ou j’ai été l’invitée d’honneur. J’aime aussi beaucoup les vieilles pierres, les lieux qui ont une âme. Les abbayes comme l’Escaladieu, j’ai aussi fait une très belle exposition à l’espace Saint-Michel à Condom dans une ancienne église qui a été désacralisée. Je me suis installée dans tout l’espace et c’était grandiose. On m’a dit que ma peinture a quelque chose de sacré. Je trouve que ma peinture est en tout cas habitée. Il faut se donner à une peinture abstraite pour qu’elle révèle quelque chose.
Des dessins à l’encre de Chine qui parlent d’eux-mêmes
Elle a songé a jeter l’éponge. Comme beaucoup d’artistes, Elisabeth Mounic vit difficilement cette période troublée par la covid-19. Entre les expositions annulées, celle qui n’arrivent pas à faire face au coronavirus, les conditions sanitaires et le public qui se replie, les temps sont dur pour les artistes et la perspective très incertaine. Un véritable traumatisme qu’elle est surprise de voir apparaitre dans ses dernières oeuvres à l’encre de Chine sous forme de coronavirus et de masques qui sont apparus presque tout seuls.