Il parcoure le ciel des Hautes-Pyrénées et du Gers suspendu à la voile de son paramoteur. Un point de vue exceptionnel sur le relief vallonné du piedmont et sur les mille et un villages qui composent notre département. Un point de vue qu’il partage puisqu’à l’atterrissage la carte mémoire de son reflex numérique est bien pleine des images qu’il saisit tout au long de son vol. Plus artiste photographe que photographe géomètre, comme le montrent ses clichés qui n’ont rien de commun avec les photos satellites qui cartographient la planète. C’est sans doute ce qui explique que les Editions du Val d’Adour ont fait appel a lui pour illustrer cinq livres sur le Piedmont Pyrénéen vu du ciel, sur les châteaux et les belles demeures du Gers vus du ciel. Sans compter les publications nationales comme Secret d’histoire ou Le Parisien magazine qui utilisent aussi ses clichés. Rencontre avec un photographe qui n’a pas les pieds sur terre.
Comment sont nées ces photos des Hautes-Pyrénées vues du ciel ?
J’ai eu envie de partager l’émotions des je vivais en vol. Dans le prolongement des choses comme Ushuaia que je regardais quand j’étais gamin avec Nicolas Hulot qui partageait à la télévision les émotions qu’il ressentait face à des paysages du monde entier. Ca m’a toujours fait rêver, et j’y suis venu progressivement. D’abord partager avec ma famille, ensuite avec mon site Internet. Et maintenant avec des livres.
Comment est organisé un vol ?
Pour les livres, je travaille avec un auteur qui me donne des objectifs à photographier. Des châteaux des villages ou une bastide. Je prépare mon vol avec ces objectifs avec une petite navigation qui va permettre de parcourir le secteur. Je prépare avec les vues satellites de Géoportail pour savoir ou il y a des arbres qui font de l’ombre sur le bâtiment, pour voir le relief. Et puis la sécurité avec les lignes électriques et tous les dangers. Mais mon plaisir est ailleurs, il est entre deux sites à photographier, quand je trouve sur ma navigation un paysage, un bout de champs, les méandres d’un ruisseau qui compose un beau cliché. Je suis à l’affut de choses originales à photographier. J’aime beaucoup tout ce qui est graphique. Trouver un cadrage qui va me permettre de ressortir dans un paysage une vignette comme un petit tableau. Une recherche permanente du détail, la couleur d’un arbre blanc au milieu de la forêt verte, un contraste, une forme géométrique inattendue pour capter ce qui m’a provoqué une émotion. C’est précisément ce qui me différentie de la photo aérienne avec des drones qui sont excellents pour photographier des objectifs, mais qui ne donne pas l’émotion d’une singularité saisie quelque part ou on ne cherche rien.
Comment passe-t'on de photos pour soi à des photos à publier, que ce soit sur Internet ou sur papier ?
Il faut apprendre pour progresser. Apprendre de ses erreurs avec des vols, des vols, des vols. Et le numérique est fantastique pour ça. Apprendre avec des photographes. Techniquement pour bien maitrisé son appareil photo. Regarder ce que font les autres aussi, en particulier les livres des photographes aériens pour s’inspire. Et construire un regard sur ce qu’on voit. Progressivement l’œil évolue, on sait ou se placer par rapport à la lumière, à quel moment de la journée elle sera intéressante par rapport à ce qu’on veut donner à voir.
Pour voir les photos de David Bourdeau
Il y a d’abord les cinq beaux livres édités par les Editions du Val d’Adour. Deux consacrés au piedmont des Hautes-Pyrénées et trois aux châteaux et belles demeures du Gers. Des beaux ouvrages qui commencent par un tunnel de photos débusquées dans le paysage par l’oeil du photographe.
Et sur son site Internet www.tete-en-ciel.com qu’il alimente au gré de ses vols. Particulièrement la page Photos insolites avec quelques-uns des plus beaux clichés. Comme son coeur tout vert, clin d’oeil au Cœur de Voh de Yann Arthus-Bertrand.