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François Valera - Galerie Valera (Tarbes)

A la galerie Valera, l’art a pignon sur rue

Dernière des galeries tarbaises, la galerie Valera amène la peinture entre le marché à la volaille et la Hale Marcadieu. Rencontre avec François Valera.

François Valera à la porte de sa galerie artistique

François Valera à la porte de sa galerie artistique

La galerie Valera est toujours la alors que d'autres ont fermées. Quel est le secret de la longévité ?

La longévité, je ne sais pas. Beaucoup de galeries ont fermé, comme la Galerie Zeller qui était sur le Foirail aussi, la galerie Larrieu ou la galerie Charles-Dubernet. Vous savez, avant les artistes, c’était plus intime, ils n’aimaient pas être dérangés. Maintenant, c’est le contraire, ils sont sur les réseaux sociaux, ils ont leur site web et on va les voir. Alors petit à petit dans les petites villes les galeries disparaissent. On finira par fermer, on ne tiendra pas. On tient encore car on a une clientèle qui va jusqu’au Gers, un peu les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. Il y a toujours 3 ou 4 % qui s’intéressent à l’art. Si j’avais voulu prendre de l’essor, je serais parti à Biarritz, je serais parti dans des endroits touristiques ou il y a une concentration d’artistes et de public.

C’est une galerie qui a pignon sur rue entre Marcadieu et Foirail !

Oui, je crois que c’est le petit plus de la galerie. Une petite vitrine sympa avec des tableaux qui amène quelque chose. Les gens entrent, font un petit tour, regardent les tableaux.

Et vous êtes toujours la, après avoir annoncé votre retraite il y a 3 ans !

Ma belle-fille a tenu la galerie pendant trois ans, mais elle s’est rendu compte que c'était assez dur et qu’il faut vraiment avoir l'amour de parce que ça ne ramène pas quand même des milliers d'euros et elle est partie sur autre chose. Alors Je suis revenu à mi-temps, peut-etre jusqu’à la fin de l’année. Après je ne sais pas.

Conseiller d'artistes, conseiller de collectionneur, passeur ou commerçant. Comment vous qualifiez-vous ?

Le rôle du galeriste, c’est de découvrir de nouveaux talents, de les promouvoir. Avoir un panel d’artistes qui peuvent intéresser des collectionneurs. On sélectionne des œuvres d’artistes en devenir ou d’artistes confirmés pour présenter les œuvres de qualité lors des expositions qu’on fait régulièrement. On rencontre des artistes, quelques fois entourés de leur cours qui ne leur dit pas forcément la vérité. Le fait de sortir les œuvres de l’atelier, de les accrocher les unes à côté des autres leur permet de voir les créations comme il ne l’ont pas forcément vu. Mais dans une petite ville, il faut savoir se situer. On ne peut pas se spécialiser, il faut proposer un peu de tous les styles, coller à la demande. On cherche à avoir et à représenter quelques bons peintres qui sont dans la région. Certains artistes aiment bien qu’on les représente, pour qu’ils se concentrent sur la création et se décharger sur le galeriste du côté business et du relationnel. Et le galeriste est aussi un privé, il faut qu’il puisse se sortir un salaire de son activité.

Quels sont vos plus beaux coups de galeriste ?

Il n’y en a pas vraiment. Au départ on pense qu’on a découvert quelqu’un. Qui est autodidacte, qui a une patte, qui a réellement quelque chose à dire. On peut le trouver, on peut l’exposer mais après on n’a pas de suivi derrière. J’ai eu des coups de cœur pour des artistes. Je me rappelle Yolande Agullo que je l’exposé au début de la galerie. J’aimais beaucoup ces corps décharnés qu’elle faisait sur des supports très pauvres. J’ai eu tellement le coup de cœur que j’ai tout pris en charge, l’encadrement, l’affichage et tout. En définitive je crois qu’on n'a rien vendu. Après on ne peut pas dire que ce soit une exposition dans une petite ville qui lance quelque chose. Ça reste très local, Toulouse ne vient pas, la télé ne vient pas, on ne touche que les médias locaux. Les très grands peintres ne viennent pas exposer dans les petites galeries ou alors c’est parce qu’ils existent des affinités. Comme Bernard Cadène qui m’a fait le plaisir de venir exposer ici.

Que voit-on à la Galerie Valera actuellement ?

Il y a une dizaine d’artistes. Il y a Eurgal, François Pellarey, Bernard Cadéne qui est Toulousain, Yves Duffour du Gers, Pierrick Tual qui est breton, Jérôme Guillet qui est du côté de Nantes, Jean-Michel Cavalli qui vient de Villefranche-de-Rouergue, Lecam, Nathalie Montel de Nîmes, Anne Levy, Bruno Schmeltz qui est installé à La Séoube. Il y a aussi des sculptures de Trinidad Caminos, une artiste Argentine.

Et la prochaine exposition sera consacrée à qui ?

Ca sera du 18 avril au 7 mai, avec Alain-Jacques Lévrier-Mussat et Marie-Christine Juston.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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