Comment se passe votre vie d’artiste depuis la sortie des beaux-arts ?
Je suis sortie des beaux-arts l’année dernière en juillet et j’ai commencé par trouver un travail qui me permette aussi de penser à ma vie artistique. Je suis surveillante à temps partiel au Lycée Marie Curie, ce qui me dégage toutes les vacances scolaires. Ca me permet de vivre pour pouvoir être artiste de manière sereine. Je ne suis pas coincée sur mon budget, je peux acheter le matériel dont j’ai besoin et je n’ai pas besoin de courir après les résidence et les expositions à tout prix. C’est une forme de confort temporel.
Quel est votre projet artistique ?
Je fais de la sculpture, céramique et multi-matériaux. Je m’intéresse de manière générale à la science-fiction, au cosmos, à l’anthropocène. Je fais le lien avec ce qui se passe sur terre, le lien entre le naturel et l’artificiel. Dans mon dispositif d’installation immersif, l’espace du spectateur et l’espace de mon projet s’entremêlent. Mais je me sens aussi très libre d’aller sur d’autres terrains.
Est-ce que les beaux-arts vous préparent à cet après ?
On n’a pas eu beaucoup d’information sur la professionnalisation après l’école. Juste une réunion à la fin de la cinquième année. C’est pourquoi j’ai cherché à avoir le maximum d’informations possible en sollicitant les profs, en cherchant par moi-même. L’association des anciens élèves des beaux-arts de Limoges ou j’était avant de venir à Tarbes s’était rapprochée des associations d’artistes-auteur, la CAAP et la FRAAP, pour puisse faire une visio sur le sujet de la professionnalisation. Et la, j’ai vraiment compris que c’était compliqué !
Quel est votre chemin avez-vous suivi ?
Je suis passé par le Pass’Artiste du Tiers-Lieux en Bigorre à Bagnères, Le Lien à Ibos et Amassa à Lourdes. On était une dizaine d’artistes de tout âge, de toutes pratiques, qui sont passés par les beaux-arts ou pas. On a passé 8 mois de tutorat pour qu’ils nous explique en détail comment se professionnaliser et connaitre les réseaux dont a besoin un artiste. C’est ça qui m’a permis d’aborder sereinement la professionnalisation, d’aller sur l’INPI, le guichet unique des formalités d’entreprises pour déclarer ma formalité d’entreprise pour qu’on soir enregistré administrativement comme artiste-auteur auprès de l’URSSAF et des finances publiques. Maintenant, je reçois un courrier de l’URSAAF, je ne suis même pas en panique. J’ai eu de la chance de faire cette formation car ils y a plein de gens qui se prennent un gros mur en sortant de l’école.
Sans oublier votre vie d’artiste ?
Non bien sûr. je suis en train de réinstaller mon atelier car j’ai déménagé. Je me suis toujours débrouillée dès l’école pour me donner le moyens d’avoir mes outils et pouvoir mener mes projets. Je continue à m’acheter mes outils avec mon salaire de surveillante. C’est pour ça que je parle de travail économique et pas de travail alimentaire. Pour mes céramiques, je sais que je peux aller au Fab’art de Marie Izaac Lacrampe à Séméac. Il n’y a que pour les résidences artistiques que c’est plus compliqué car j’ai découvert qu’elles sont toujours en dehors des vacances scolaires.
