L’homme a plus d’une activité dans son sac. Artificier avec Générik Vapeur qui lui fait parcourir la planète avec des spectacles de rue hors gabarit. Nous avons déjà consacré un portrait d’artiste à Pedro Fremy pour en parler il y a quelques mois. Du spectacle de rue encore avec Akouma, sa propre compagnie en mode ballet pyrotechnique, déambulations de feu et mise en lumière. Et il doit lui rester un peu de temps libre puisque quand il est chez lui à Agos-Vidalos, c’est à la sculpture en métal qu’il se consacre. Un projet Ferozone qui transforme le jardin de son atelier en cabinet de curiosité en plein air, peuplé d’animaux fantastiques, d’objets improbables et de personnages qui paraissent attendre depuis toujours. Visite en compagnie de Pedro Fremy.
A côté de Générik Vapeur et d’Akouma, aviez-vous besoin d’un espace de sculpture métallique ?
C’est venu par les spectacles, je faisais des accessoires pour la Compagnie Akouma, des décors pour les spectacles. Ca m’a amené à travailler le métal car c’est le matériau qui se prête le mieux aux spectacles de feu. Et j’ai eu envie d’aller plus loin et de faire des choses plus artistiques, inutiles et non fonctionnelles. J’ai fait des sculptures pour me faire plaisir, comme un passe-temps. J’ai eu de bons retours sur mes sculptures, des encouragements. Et j’ai commencé à montrer mon travail et à faire des expositions. Je ne connaissais rien du tout au milieu artistique, mais ça m’a fait rencontrer des gens, d’autres artistes sculpteurs et découvrir le milieu de l’art plastique.
Vers quelle sculpture allez-vous ?
C’est très varié, généralement figuratif. Je fais des saynètes avec des personnages dans une situation décalée et burlesques. Des situations drôles et poétiques. Comme ce mendiant qui fait la manche avec un écriteau ou il demande de l’argent pour que son soudeur redresse ses boulons. Il a pris racine et il commence à germer. Et je travaille de plus en plus sur des sculptures interactives, des sculptures animées comme le manège que je fais pour Luz-Saint-Sauveur sur laquelle les enfants pourront monter et les parents pédaler pour faire tourner l’ensemble. Plus des choses évolue plus j’ai l’impression que mes sculptures évoluent vers les machines de spectacle !
Et vous ré-utilisez des pièces mécaniques usagées !
Oui. Au début c’était plutôt par nécessité : je récupérais de la ferraille gratuitement et j’utilisait ce qu’il y avait dedans. Mais au-delà de la nécessité, j’aime recycler, réutiliser ce que j’ai plutôt que de tout refondre. Même si je ne connais pas toujours à quoi servent ces pièces. Quelquefois lors des expositions, des gens m’expliquent à quoi servent ces pièces, une biellette de Fiat, un arbre à came ou un réservoir de moto. Je trouve ça assez drôle que les gens m’expliquent de quoi est fait ma sculpture.
C’est les pièces qui vous apportent l’idée ou c’est l’idée qui guide votre choix des pièces ?
Au début on voit une forme un peu évocatrice, et le reste suit. Mais c’est de moins en moins vrai. Maintenant, j’ai envie de faire quelque chose et je vais trouver les pièces. La part de métal acheté est de plus en plus grande par rapport à la part de métal de récupération pour aller ou j’ai décidé. Comme un sale gosse, j’ai envie de jouets de plus en plus grands et de plus en plus gros.