Les adolescents et les préadolescents des Ateliers de la Porte Bleue étaient sur la scène du théâtre des Nouveautés vendredi et samedi pour présenter les pièces qu’ils ont travaillées sous la houlette de Marie-Anne Gorbatchevski. Les premiers pour l’Antigone que Bertold Brecht a réécrit dans l’immédiate après-guerre en éclairant le mythe antique avec ce que l’Europe venait de vivre. On est forcement séduit par le travail, l’implication totale et la qualité du jeu de ces adolescents. Et il en fallait pour affronter un texte long et difficile à faire vivre, que la mise en scène « à la Jedi » parvenait à rendre un peu plus ludique.
C’était ensuite La manie de la villégiature que les préadolescents présentaient. Il est question de savoir si on va réussir à partir en vacances, de se demander si la robe que va porter la fille du voisin est plus belle que la sienne, et de ne pas trop s’occuper de ce que pensent les prétendants. On ajoute à ça un pique-assiette, un moraliste, quelques problèmes de budget et on a tous les ingrédients pour une bonne comédie. On peine à croire que le texte de Carlo Goldoni date du XVIIIe siècle tant le dynamisme de la mise en scène et des jeunes comédiens le rend moderne. La dispute entre les deux voisines Vittoria et Giacinta tourne au crêpage de chignon, tout ce qu’il y a de plus actuel…
Quelle vision d’un théâtre en pleine ébullition que de voir tous ces jeunes sur les planches donner sans compter ! Une source d’énergie que Marie-Anne Gorbatchevski sait susciter et canaliser pour leur permettre de produire un théâtre de la qualité de celui que nous avons vu ce soir. On attend déjà l’année prochaine…