Aboutissement d’une résidence fractionnée en quatre parties sur une année pour la compagnie Le pieds dans le plat qui présente le verdict de Commis d’office jusqu’à dimanche au Pari. La rencontre dans le parloir d’une prison entre un jeune avocat qui n’a encore jamais plaidé aux assises et un vieux routier de la justice accusé de meurtre. Dans une mise en scène audacieuse, Pitto Campa concrétise le parloir par un espace scénique réduit à la taille du parloir. Même le quatrième mur, celui qui est virtuellement entre le public et les deux comédiens, contribue à parfaire l’enfermement en prenant la forme d’un voile au travers duquel on assiste comme derrière un miroir sans tain au face à face dans un format très cinématographique.
Un véritable huis clos entre Bastien Sallabery et Roland Abbadie, entre l’avocat au début de sa carrière et son client accablé par un casier judiciaire qui devient difficile à trainer, dont on s’échappera grâce à des séquences vidéo tournée par Stéphane Dufau et projetées sur le quatrième mur. En jouant avec la transparence du tulle d’apparition, la mise en scène nous fait ainsi passer de l’intérieur du parloir à l’extérieur de la prison pour des séquences en caméra subjective revenant sur l’arrestation ou pour assister finalement au procès. Une alternance de vues et même une superposition de la vidéo et de la scène pour arriver à de très belles images qui portent véritablement le spectacle et qui font tout l’intérêt de ce commis d’office.