C’est sans aucun doute un spectacle raté. Peut-être est-ce la dizaine de spectateurs partie a eu raison de jeter l’éponge avant la fin. La chorégraphe et danseuse libanaise Danya Hammoud annonçait exprimer sa perception de l’être à la limite de la folie. « L’être, dans cette société est souvent à la limite d’un état de folie, dans un va et vient permanent entre « se contenir » et « déborder » (être hors de soi). Ma recherche aujourd’hui se concentre sur cet état de folie qui est en devenir » dit-elle. Le Parvis ajoutait que « dans un mouvement dépouillé de toute ornementation, elle va à l’essentiel, avec une retenue qui porte la tension à fleur de peau ». On a tous bien senti le dépouillement, moins la tension. Et rien de l’émotion. Le spectacle est resté une recherche sans doute restée trop personnelle qui n’a pas exprimé grand-chose pour le public tarbais.
En baptisant son spectacle « Il y a longtemps que je n'ai pas été aussi calme » on ne savait pas que ce serait calme au point ne de rien exprimer. On n’est quelquefois pas loin du mannequin challenge ! Une lenteur qui n’est pas muette en soi comme l’avaient montré Boris Charmatz et Emmanuelle Huynh dans Etrangler le temps en reprenant le Boléro dans un mouvement ralenti à l’extrême en janvier dernier. Mais mardi soir, la lenteur de Danya Hammoud est restée complètement muette, restant une suite de mouvements dans un silence presque total ponctué par la toux des spectateurs qui sont restés dans l’attente d'entrevoir un peu la richesse supposée dans l'intention initiale. Ceux sont resté jusqu’au bout n’ont finalement pas été récompensé de leur pugnacité.