Le Premier Ministre avait expliqué lors de son intervention que la date de début du déconfinement dépendait de la situation de chaque département. La Direction générale de la santé et Santé publique France ont établi trois ensembles de critères permettant d'identifier les départements où le confinement doit prendre une forme plus stricte. Soit que le taux de cas dans la population sur une période de sept jours reste élevé, ce qui montrerait que la circulation du virus reste active. Soit que les capacités hospitalières régionales en réanimation restent tendues, soit, c'est le troisième ensemble de critères, que le système local de tests et de détection des chaînes de contamination ne soit pas suffisamment prêt. Ces indicateurs, leur lecture, seront cristallisés le 7 mai afin de déterminer quels départements basculent le 11 mai dans la catégorie, disons, rouge circulation élevée, ou vert circulation limitée
. Une première carte très attendue par les habitants du département après un mois et demi de confinement pour savoir si leur département est en voie d'être déconfiné dès le 11 mai ou s'il faudra encore attendre pour pouvoir sortir de chez soi sans attestation de déplacement dérogatoire.
Les Hautes-Pyrénées en vert
Sur la carte les Hautes-Pyrénées apparaissent en vert comme les autres départements d'Occitanie sauf le Gers et le Tarn qui sont en orange. Une couleur qui reflète la situation du département sur deux des trois critères posés par le Premier Ministre.
Le taux de cas dans la population sur une période de sept joursé
C'est un critère pourtant délicat pour les Hautes-Pyrénées. Il dépend du nombre de personnes qui se présentent aux urgences pour une suspicion d'infection au coronavirus COVID-19. Un paramètre que nous n'avons pas suivi et qui peut s'écarter du nombre de personnes hospitalisées qui est de 71 personnes hospitalisées au dernier bilan de l'Agence Régionale de Santé Occitanie. Un nombre bien en-dessous du niveau atteint par les départements les plus infectés comme dans le Grand Est ou en Ile de France. Mais au sein de la région les Hautes-Pyrénées font figure de mauvais élève quand on s’intéresse à la tendance à la baisse qui est mollement établie et au nombre de personnes hospitalisées ramené à la population du département. C'est même le département qui a le plus fort taux d'hospitalisation de toute la région avec 31 personnes hospitalisées pour 100000 habitants. Les Hautes-Pyrénées ont été touchées assez tardivement avec le pic de personnes hospitalisées qui n'a été atteint que le 14 avril dernier et il a fallu attendre le 20 avril pour qu'enfin le nombre de personnes hospitalisées commence à baisser. De plus la baisse reste très modeste puisque le nombre de personnes hospitalisées en Hautes-Pyrénées n'ont baissé que de 17 % depuis la pointe de la contamination. Avec un critère du taux de cas dans la population observé sur 7 jours, les Hautes-Pyrénées qui n'ont vu le nombre de personnes hospitalisées passer de 76 à 71 n’a baissé que de 6 %. Une baisse très faible qui ne témoigne pas d’une tendance bien installée qui pourrait fragiliser le feu vert de Santé Publique France.
la disponibilité des capacités hospitalières régionales en réanimation
Avec actuellement 4 personnes en réanimation le Centre Hospitalier de Bigorre à Tarbes qui est le centre de référence pour le coronavirus dans le département est loin de la saturation. Le Préfet Brice Blondel expliquait il y a un mois Il y a aujourd'hui 16 lits qui ont été dégagés avec des appareils de réanimation pour prendre en charge les formes graves de patient atteint de coronavirus et une capacité à monter en charge à 20 lits, voire au-delà sous réserve de disposer du personnel nécessaire et des équipements de sécurité. Il y a donc encore 75% de la capacité en réanimation qui est disponible. Et qui n'a jamais été complètement mobilisée car le nombre de patients en réanimation n'a jamais dépassé 7 personnes. Un critère que les Hautes-Pyrénées devraient remplir sans difficultés donc.
Un critère qui n'est pas présenté : Le système local de tests et de détection des chaînes de contamination ne soit pas suffisamment prêt
La carte de France faisant apparaître des départements en vert, en orange ou en rouge ne prend pas en compte le troisième critère présenté par Edouard Philippe, celui de savoir si le système local de tests et de détection des chaînes de contamination soit prêt. Il est difficile de prévoir aujourd'hui ce que sera la capacité développée en Hautes-Pyrénées pour les tests et la détection des chaînes de contamination. Mais l'ARS développe le dépistage dans toute la région avec plus de 50000 tests effectués en avril par les laboratoires publics et privés qui montent en puissance avec actuellement plus de 3000 tests par jour. L'objectif est d'atteindre 15000 tests par jour en Occitanie avant le 11 mai - jour annoncé de la fin du confinement - sur les 700000 annoncés par Santé Public France au niveau national. Le Directeur Général de l’ARS Occitanie et le Préfet de Région sollicitent les départements et leurs laboratoires non médicaux pour qu'ils contribuent à cette stratégie de dépistage. Une dynamique qui devrait donc permettre de remplir ce dernier critère.
La décision sur la date du déconfinement sera prise le 7 mai
Les trois critères seront évalués le 7 mai pour déterminer départements par départements, la liste de ceux qui pourront être déconfinés le 11 mai, et ceux qui devront attendre encore pour remplir fameux les critères. La carte présentée ce soir n'est qu'une première indication. Il reste donc 8 jours pour suivre au fil des jours les paramètres de l'évolution de l'épidémie en Hautes-Pyrénées pour savoir si les haut-pyrénéens seront déconfinés le 11 mai. Et respecter les mesures de confinement et de distanciation sociale.