La deuxieme tentative est donc la bonne. Après avoir essuyé un refus aussi poli que catégorique il y a quelques mois, Klod a accepté cette fois de faire une interview. Certainement plus par sympathie que par envie de parler de lui. Et la présence de l’appareil photo posé sur la table n’a fait que réveiller cette rétiscence à la mise en avant. « ah, il va falloir faire une photo... ». Klod est définitivement un artiste inclassable. On l’a vu comédien et musicien faisant son de tout dans le off du festival de théâtre de rue d’Aurillac dans Jeanne d’Arc et les extra-terrestre de Marie-Jo Cortès, musicien encore à la basse dans le groupe Koun Koun qui en avait deux autres, on l’a vu en compagnie d’improbables constructions mécaniques et sonore dans Zone 321 avec Maya Paquereau. Un artiste hors des sentiers rebattus, qui semble encore chercher ou il peut aller, quelque part à la croisée de la musique industrielle, de la mécanique embarquée dans une seconde vie et d’un théâtre qui se sent bien surtout quand il est hors des théâtres. La, c’est bien parti, il est assis côté de nous les mains posées sur la table dans l’atelier de l’association Usine, Cour et Jardin au Lien d’Ibos. Il est prêt à répondre à nos questions. Pour la photo, on verra après.
Je vous ai vu comédien, musicien, je vous ai vu donner une seconde vie à des pièces mécanique pour les faire sonner. Comment expliquez-vous ce que vous faites ?
Je suis très éclectique ! Je suis influencé par ce que j’écoute, ce que je vois. Et ce que j’ai fait. Du théâtre étant ado avec Patrick Lode. de la musique, à 19 ans je me suis acheté une basse, je m’acharne sur l’instrument, je rencontre d’autres musiciens. Et quand j’ai été pendant 25 ans ouvrier dans la métallurgie avec une expérience dans la soudure, dans la chaudronnerie. C’est cette diversité qui alimente mon imagination. Mais j’évolue selon le situations, je peux être sideman comme cet été quand j’ai joué du Molière et je répond à ce qu’on attend de moi. Ou je peux amener mon identité. Et quand je travaille sur mes propres projets, j’ai une liberté d’action totale.
C’est précisement la ou on vous reconnait, quand la mécanique recyclée devient intrument de musique
C’est des pratiques qui existaient bien avant moi. mais c’est vrai que j’aime bien ce coté ferailles, avec des choses très brutes, qu’on retrouve dans les décors, qu’on retrouve dans des instruments acier, de la lutherie sauvage qui sonnent très noise. J’aime expérimenter, trouver, mettre au point. Mais j’ai fait beaucoup d’autres choses, comédien, musicien, constructeur de décors. Du théâtre participatif, beaucoup de collaborations, des spectacles avec des thèmes sociaux, des spectacles satiriques.
Vers quels projets allez-vous ?
J’ai envie de liberté. Vivre plein de choses et faire ce que j’ai envie. Par forcement la reconnaissance. Je préfère rester tranquille, et faire ce que je veux.
Et comment peut-on vous voir ?
Pour me voir, c’est au bonheur la chance car je n’annonce rien ou très peu. Une non-visibilité cultivée et complètement assumée.
Sauf avec cette interview et pour le spectacle du samedi 24 !
Oui, c’est vrai. Je présente lors de la soirée de l’association Usine cour et jardin le premier spectacle que je mets en scene. Il y aura des musiciens, des découpeurs et des choses qui vont se passer. Ca s’apelle Plasma et je n’en dis pas plus.
Plasma à la Nuit des soudeurs
Samedi 24 septembre, l’association Usine cour et jardin rien à fêter. Ça ne les empêche pas de faire une soirée avec du lourd côté métallerie et côté programmation. Ça commence à 19 h 30 avec à l’affiche Plasma, le premier spectacle écrit et mis en scène par Klod avec des musiciens, des découpeurs de tôles, une danseuse et un jongleur. Suivi de la garbure électronique de GrÖLurg qui ne se décrit pas, c’est à consommer sur place. Les machines de Sibalux. Le tout entrecoupé de ventes aux enchères d’œuvres créées dans la soirée au profit de l’association.