Le Mariage forcé qu’il a monté en compagnie de Karine Monneau et d’Emmanuel Gérard pour la mise en scène est un véritable succès. 17 ans après sa création au Pari sa version de la pièce de Molière continue de tourner avec deux représentations la semaine dernière à Bagnères-de-Bigorre. Et un beau bout de chemin qui les a amenés des Hautes-Pyrénées au off du festival d’Avignon au gré de plus d’une centaine de représentations. Mais Marc Lallement n’est pas l’homme d’un succès, mais un activiste qui multiplie les projets et les initiatives pour vivre du théâtre, pour faire vivre le théâtre en Hautes-Pyrénées comme la compagnie L’Illustre Corsaire, les lecteurs de grands et petits textes des Livreurs de mots, le réseau de compagnies de Scène en Scène.
Comment es-tu arrivé au théâtre ?
Je faisais des études techniques mais je m’ennuyais de plus en plus. Je me suis inscrit à un atelier théâtre par curiosité et c’est une porte qui s’est ouverte pour moi ! Puis d’autres ateliers en parallèle et très vite, je suis parti à Paris avec un petit peu d’argent en poche. Et les pleurs de ma mère de me voir me destiner à une carrière de saltimbanque. J’ai commencé par le Cours Florent, mais ça ne m’a pas plu. Puis l’American Center qui est un peu l’acteur studio en France. J’ai suivi un prof, Jean-Gabriel Nordmann dans La Belle de Mai qu’il ouvrait. C’est là que j’ai pris mes marques et mes appuis d’acteurs. J’ai fait quelques productions, des apparitions dans des films, des choses comme ça en parallèle. Mais la vie parisienne commençait à me peser.
Tu viens des Hautes-Pyrénées ?
Non pas du tout je viens de Lorraine, aux alentours de Metz. Je suis venu en Hautes-Pyrénées pour une production d’une compagnie qui s’appelait le Théâtre tarbais hétéroclite et campagnard qui est devenue le Théâtre du Jeu. Je suis venu en Hautes-Pyrénées pour un mois sur cette production et je suis resté.
Après comédien et de metteur en scène comment es-tu allé vers la formation ?
J’ai eu très envie de m’impliquer dans tout ce qui était formation théâtrale parce que j’ai eu le goût de transmettre le peu que je savais à ce moment-là et de la confronter des amateurs qui était en recherche. Ca m’a permis de me reposer des questions et d’améliorer dans mon savoir et de rechercher des formations, des stages assez pointus sur des choses plus professionnelles.
Comment as-tu monté l’Illustre Corsaire ?
L’envie m’a repris de monter une compagnie de théâtre en 2004. Notre première pièce a été Le mariage forcé qui est issu d’une rencontre avec Emmanuel Gérard qui est devenu le metteur en scène et de Karine Monneau avec qui j’avais déjà travaillé sur quelques productions. J’ai fait ensuite la mise en scène de la Cigale et le lion co-écrit avec Maya Paquereau, à partir de Fables de La Fontaine. Un spectacle jeune public tout en ayant un propos, un questionnement sur le pouvoir. Puis L’ile au trésor de Stevenson, avec un propos sur la peur de l’enfance.
Et souvent une belle place au visuel et à l’humour, pour parler de thèmes quelquefois lourds !
Mes références sont avant tout cinématographiques. C’est Charlie Chaplin, Jacques Tati. Des références très visuelles, voire chorégraphiques. Je suis attitré par la danse et la chorégraphie. J’aime passer par ce média pour créer une atmosphère. Ensuite il peut y avoir une narration.
Les projets en cours
Il y a tout d’abord Ginger et Fred qui sera présenté au public le 30 novembre au Théâtre des Nouveautés. Un texte co-écrit par Marc Lallement et Corinne Marsollier. Fred dans son appartement complètement domotisé accueillent leur voisine Ginger. Là encore Tati et les temps modernes de Chaplin ne sont pas loin. Sans oublier Terry Gilliam.
Marc Lallement travaille aussi avec Michel Gomez sur un Don Quichotte pour la rue qui commence avec un camion d’ou surgissent des vendeurs de produits dérivés de Don Quichotte. Mais pour en savoir plus il faudra attendre l’été prochain.