C’est probablement le plus marseillais des comédiens des Hautes-Pyrénées. Lui qui a quitté la Canebière il y a 25 ans pour s’installer dans la Vallée du Louron. Avant de venir à Tarbes. Pas étonnant qu’on l’a vu souvent jouer du Pagnol, que ce soit dans le rôle de Toine dans Naïs, dans la trilogie marseillaise ou pour mettre en scène les lettres et correspondances de Pagnol avec des gens comme Raimu, Fernandel ou Jean Cocteau. Mais sa curiosité, sa créativité et son talent ne s’arrêtent pas la.
Qu’est-ce-qui vous a amené à faire du théâtre ?
A part mon arrière-grand-mère et ma grande tante qui allaient très souvent à l’Opéra, personne dans ma famille n’allait au théâtre. Je regardais Au théâtre ce soir, mais ca me paraissait complètement inaccessible. Les années ont passé et j’ai fait des études comme mes parents le voulaient. Mais je faisais un peu de théâtre amateur, j’étais figurant à l’opéra de Marseille. Etre sur scène avec des grand chanteurs lyriques était extraordinaire. J’avais les poils qui se hérissaient quand j’étais là à tenir une hallebarde à côté de chanteurs comme José van Dam. Et j’ai dit c’est ça que je veux faire ! J’ai commencé à prendre des cours de théâtre. Et très rapidement j’ai eu un premier rôle dans une pièce de Michel Vinaver qui m’a demandé beaucoup émotionnellement. Sans doute trop pour ma maigre expérience. Et j’ai préféré faire de la mise en scène en devenant assistant du metteur de scène d’opéra Charles Roubaud avec lequel je travaille encore. Mais je suis redevenu comédien ensuite avec des pièces policières que j’ai ramené du Québec. Et ça n’a jamais arrêté.
Comment découvre-ton le théâtre des Hautes-Pyrénées quand on vient de Marseille ?
Je suis arrivé en 1998 dans la Vallée du Louron. Je monte ma compagnie, Il est une fois. En arrivant en Hautes-Pyrénées, j’ai découvert que c’est beaucoup plus simple qu’à Marseille. Alors que c’était très compliqué pour rencontrer les responsables culture, en arrivant, j’ai simplement appelé le département, j’ai eu la responsable culture Véronique Tabarly, on s’est rencontré quelques jours après, et on a vraiment pu parler de projets. J’ai proposé de créer les mystères du Louron. Elle me dit que c’est possible, les communes sont d’accord, le département est d’accord. Pareil pour les lieux, on se rencontre, on connait les projets des uns et des autres. Je n’en croyais pas mes oreilles parce que c’est un autre monde. Et c’est pareil maintenant avec Dominique Desclaux. J’ai donc créé les premiers spectacles là-bas, d’abord des enquêtes policières.
Quels sont les pièces qui ont marqué votre parcours ?
Il y a plusieurs. Il y a Mort d’un curé de passage, une des enquêtes policières que j’ai monté dans le Louron et que je continue à jouer presque 25 ans plus tard et plus de 200 représentations. Il y a aussi Etienne Delarue, le premier spectacle que j’ai écrit et qu’on a créé au Pari en 2005. Le Festival de Gavarnie avec l’adaptation des Trois mousquetaire que j’ai mis en scène. ET comme comédien, j’ai été marqué par Naïs qu’on a créé au Pari en 2016, avec le rôle de Toine qui est exceptionnel.
Quels sont vos projets actuels ?
D’abord, je lance le Festival des bois d’Aubarède. On commence par une balade théâtrale qui aura lieu les 11 et 13 aout prochain. Il y a aussi un appel à projet de la communauté d’agglo TLP sur l’itinérance culturelle qui sera bientôt présenté.
Il est Henri IV sur le Tour de France
Tous les étés il est fidèle au Tour de France. Pas sur le bord de la route, encore moins sur un vélo, mais installé au coeur de la caravane du Béarn. Il incarne depuis 2015 le roi Henri IV, fière icône que l’organisme de promotion du Béarn promène pour donner un visage souriant au demi-département auprès du peuple amassé sur les bords de la route de France et de Navarre. Ce qui permet à Bernard Monforte de rencontrer les coureurs qu’il admire, beaucoup de médias et même les présidents de la République. Tant que le Tour de France ne passe pas rue de la ferronnerie à Paris.