Quand on parle de Belfi, il y a plein de rumeurs, de choses qui se disent sur ton parcours. Qu’est ce qui est vrai ?
J’espère qu’on dit des choses contradictoires. Voilà, j’ai tout sorti : les vinyles, les CD, les vidéos. Ial y en a une trentaine. La plupart est épuisé, mais j’en garde un exemplaire pour mes propres archives. Sauf le premier ou on s’est fait escroquer et on n’a jamais rien eu. Des disques que j’ai sorti sous le label de John Weller l’oncle de Paul Weller, des disques que j’ai fait avec mon propre label quand j’ai compris qu’un se faisait avoir. J’ai tourné dans toute l’Europe pendant 20 ans. J’ai fait des productions avec une quinzaine d’artistes dans mes studios, j’ai travaillé avec le gratteux de Joe Jackson. J’ai joué avec Optimax, même si j’avais un niveau beaucoup trop supérieur à eux. Mais bon, il fallait que je bosse. J’ai passé par la suite des auditions pour Marillion, pour les Pretenders, mais je n’avais pas été retenu.
Quelle sont tes plus belles scènes ?
C’est difficile à dire. Peut-être au Hammersmith, avec le premier concert que j’ai fait avec Optimax en 82 quand j’ai rejoint le groupe. C’était énorme ! La salle était pleine, mais pas pour nous : tout le monde espérait voir les Jam. Moi aussi, mais ils ne sont pas venus. Je me suis retrouvé au bar avec Eddie Tenple qui est sur le film sur les Sex Pistols et sur Absolut Beginner de Bowie. Et Steve le guitariste arrive en hurlant « Belfi, I’m going to kill you » parce que j’ai bu plus que la paye du groupe. Je ne savais pas que le groupe payait ses consos !
Comment on se retrouve à enregistrer avec le guitariste de Joe Jackson, et faire autant d’album à Londres ?
A Londres c’était l’art et la culture avant tout. Avec toujours pas mal d’humour. En 82, j’avais enregistré avec Optimax dans le même studio que des gens comme Les Jam, Joe Jackson et Motörhead. Et Vinnie Zummo, le guitariste de Jos Jackson, a eu vent de ça, m’a contacté. Il est venu enregistrer sur The Surgeon. J’ai travaillé sur son troisième album. Et il revenu après jour sur mon album, The flame.
Qu’est-ce qui t’a fait revenir en Hautes-Pyrénées ?
En 84 j’ai fait la connaissance de Mel Davis. Je leur ai organisé une tournée française en 86. Et lors d’une interview à Radio Pyrène il a rencontré Nathalie Manuguet. Il s’est marié avec elle et il s’est installé ici. Il m’a proposé de monter un studio et je suis revenu comme ça. Et puis ca faisait 10 ans que j’habitais en Angleterre. Je crois qu’il faut être né là-bas pour supporter longtemps leur météo horrible. Je suis aussi revenu pour des raisons familiales. Mais j’ai continué à tourner. En particulier en Espagne ou ca a marché très fort à partir de « Shepherd’s bush ».
Depuis, tu fais des spectacles aussi particuliers qu’uniques dans leur genre. Comment en parles-tu ?
La presse n’a jamais réussi à me cataloguer. Rock, punk, métal, j’ai tout vu. J’ai créé ma propre planète et mon propre style. La planète c’est Belfi et le style, c’est Belfien. Un space opéra, dans l’idée du rock opéra des années 60. Space car c’est un peu foufou, et space car ça se passe dans l’espace. Et ça commence à faire boule de neige. J’ai vu sur Youtube un Américain qui reprend mes morceaux. Un australien aussi. Et à coté il y a aussi des duos dans des styles très différents, du tango avec Gaston Pose, du metal avec Bewildered, de la chanson française, de la techno, du punk.
Belfi, le retour 10 ans après Quest
Après 10 années de pause, Belfi revient avec un projet qu’il a présenté mardi au Celtic. J’avais arrêté car je pensais avoir tout dit sur le deuil avec les 3 spectacles Quest. Je pensais avoir été au bout de la thérapie pour aider les personnes qui ont subi ou qui subissent le deuil et sensibiliser les personnes qui ne l’ont pas encore subi. Et ça a aussi permis de rassembler 46 artistes qui viennent de tous horizons avec des projets qui sont nés de ces rencontres. Sur ces Quest, j’ai pris ma retraite il y a 10 ans. Mais les deuils se sont multipliés ces dernières années, j’ai le déclic est arrivé pour que je transforme ma douleur en quelque chose d’artistique dans ce nouveau volet.
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