Qu’est ce qui fait l’identité, voire la singularité des Maynats ?
C’est un festival de spectacle pour enfants qui a été crée alors qu’il n’y en avait pas beaucoup nationalement et aucun départementalement. Il n’y en a toujours pas tant que ça. Et puisque c’est un festival pour les enfants, c’est les seuls à payer. Et puisqu’ils payent on leur doit le meilleur service, les meilleurs places. Aucun festival en France ne fait ça à ma connaissance. Tout est fait pour les enfants : les spectacles bien sûr, les animations qui sont gratuites, jusqu’au bar avec un comptoir à hauteur d’enfants.
Comment est née l’idée d’un festival de spectacles pour enfants ?
En octobre prochain, ça fera 30 ans qu’on existe. Max Capot et Christian Arramon avaient très envie de monter un festival pour les enfants, au moment où la Communauté de Communes de la Haute-Bigorre qui venait d’être crée voulait un événement qui se déploie sur son territoire. Ca a donné un festival itinérant qui allait chaque année de village en village dans la Communauté de communes.
Y a-t-il un archétype du spectacle que vous programmez ?
C’est un spectacle de qualité avant tout. On parle bien de spectacle vivant et pas d’animations. Il y a une histoire, un propos, un objectif. On aime bien quand il y a un message qui touche à l’écologie, au futur citoyen car on participe à l’éducation populaire. Et puis il faut que ca fasse briller les yeux ou que ça porte de l’émotion. Quelle que soit la forme, de la danse, du théâtre, de la vidéo, de la marionnette, de la poésie, du cirque. Tout peut nous plaire. On aime bien quand il y a plusieurs niveaux de lecture, des plus petits, aux plus grands. On voit beaucoup de spectacles et on en prend très peu. On est devenu un des festivals qui compte dans ce secteur : être programmé par les Maynats est une reconnaissance de qualité pour les compagnies et les autres programmateurs.
C’est des spectacles d’ici ou plutôt nationaux ?
La qualité prime sur la provenance. Si le spectacle vient d’Occitanie tant mieux, des Hautes-Pyrénées encore mieux. On soutient les compagnies locales et on les programme toujours. Cette année il y 4 spectacles des Hautes-Pyrénées. Mais on recherche un spectacle de qualité avant tout, que ça se fasse ici, ailleurs en France, en Espagne ou en Belgique.
Est-ce que le spectacle pour enfant a évolué ?
Oui, c’est une matière qui se renouvelle en permanence. Depuis que je suis président, au cœur du réacteur je mesure bien mieux l’évaluation de spectacles. A la création des Maynats, il y avait beaucoup de marionnettes, de la danse. Mais ça restait dans des formes simples. De plus en plus les formes se mêlent, il y a de la marionnette, du chant, du cirque, de la danse. Tout se mélange et on va beaucoup plus loin dans la recherche d’un esthétique.
Et le public a changé ?
Oui. Il est devenu déjà plus nombreux. On touche tout le département, et il y a aussi des spectateurs qui viennent de Pau et Toulouse. Le public a changé aussi car maintenant les enfants sont plus habitués à être seul face à un écran qu’à partager avec d’autres enfants et leurs parents dans une salles. On se sent encore plus indispensables qu’avant ; on devrait être remboursés par la sécurité sociale. On est aussi maintenant plus sensibles aux publics éloignés. Que ce soit géographiquement en amenant les spectacles vers les publics, ou socialement avec l’association Médianes pour permettre à ce public de venir au festival seul ou en famille.
Quel est l’avenir pour les Maynats ?
Un avenir incertain. Déjà il faudrait que le festival existe encore. Et les compagnies aussi car la culture est en danger partout actuellement. Pour nous ça passe par l’aide du Parvis. Par les subventions qu’on reçoit, en particulier du département et de la région. Ou qu’on ne reçoit plus comme celles de la Communauté de communes. En 2026, on fêtera les 30 ans. Et on verra si c’est la fin des Maynats ou si on repart pour 30 ans.