Comment présentez-vous Milit’ants ?
Déjà dans notre nom, il y a militant
et il y a aussi ants
, la fourmilière en anglais. Une référence à Weber, et l’idée que nous sommes tous des fourmis, tout petit tout seul, en sachant que l’union fait la force. Milit’ans a commencé il y a deux ans pour travailler ensemble, pour porter ce projet de rassembler, de développer nos valeurs communes, de fédérer autour du rap. Notre étendard c’est véhiculer et transmettre
en pas simuler ou paraitre
. C’est dans cet esprit que nous faisons au Celtic les Micro ouverts.
Ce n’est pas un discours courant dans le rap !
Non, c’est vrai. Et pourtant la base de la culture hip-hop, c’est le groupe, c’est être tous ensemble avec des danseurs, des graffeurs, des rappeurs, des DJ. Ensemble pour porter un message, une cause et des valeurs communes. Après c’est devenu une industrie, et moi je, les égos ont pris beaucoup plus de place. C’est ce qu’on entend le plus. L’esprit collectif fait peut-etre moins parler de lui, mais il existe et c’est vraiment notre culture.
Que racontent vos textes ?
Nous croyons qu’il faut être le plus honnête possible. On ne va pas parler de choses que nous ne faisons pas : de braquages, de Lamborghini, d’arrivée sur la Place de Verdun en hélico. Être honnête, c’est parler de ce qu’on vit réellement, de ce que nous sommes. Ca ne sert à rien d’inventer alors qu’il y a beaucoup de vérités à dire. La chose la plus importante c’est la vérité qu’on peut donner là où n’importe qui peut se reconnaître.
Comment fait-on du rap dans une terre de groupes de métal ?
En fait, le metal et le hip-hop, on vient du même endroit : des caves, des garages. C’est deux mouvements qui ont grandi à peu près à la même époque, avec les mêmes idées, au même endroit. On est des frères ! Et on grandit en parallèle .Et il y a eu de belles fusion comme Rage Against the Machine, comme la rencontre d’Aerosmith et de Run DMC, comme les Beastie Boys. Et une fusion comme Linkin Park qui ouvert de nouveaux horizons pour les musiciens, de rap et de metal en particulier.
C’est dans cet esprit que vous serez à La Gespe dans un plateau local qui tire vers le metal ?
Oui. C’est des groupe avec lesquels on partage beaucoup de choses, des personnes avec qui on s’entends bien. On est tous chez nous à La Gespe, on a la même culture. On va se retrouver tous sur la scène de La Gespe, comme des frères qui ont chacun leur caractère. C’est génial !
L’accompagnement de La Gespe vous a porté ?
On a beaucoup reçu de La Gespe. On a travaillé pour nous donner du recul sur nos prestations sur scène et sur nos performances vocales. Ca nous a donné beaucoup de liberté sur scène, et ça nous a même donné envie de bosser encore plus en studio. On a aussi bien préparé psychologiquement et aussi physiquement la première partie d’IAM que nous avons fait l’été dernier au Pic du Midi. Le but c’était vraiment d’être à la hauteur de ce qu’on est capable de faire, de faire une prestation de qualité et ne pas paraitre trop en-dessous d’un groupe aussi mythique.
