C’est toujours un plaisir de venir voir le travail des Ateliers de théâtre. On y trouve des groupes de tous âges qui ont répété toute l’année, juste pour le plaisir et pour le théâtre. Il suffit de voir leur implication pour comprendre combien ce moteur peut être efficace ! Jeudi et samedi dernier, c’était un groupe d’adolescent et un groupe d’adultes des Ateliers de la Porte Bleue qui présentaient le fruit de leur saison.
Les premiers ont présenté « Ondine », la pièce fantastico-tragique de Jean Giraudoux dans une version vigoureusement dépoussiérée. Avec un chevalier Hans qui délaisse sa noble monture pour une moto et un magicien ressemblant plus à David Copperfield qu’a illusionniste médiéval, on reconnaît la patte de Marie-Anne Gorbatchevsky ! Il suffit d’ajouter les superbes costumes de Sabine Cha pour que le spectacle soit complet. Puisqu’ils reprennent la pièce les 29 et 30 juin prochain au Carmel, on aura l’occasion d’en reparler dans ces pages.
C’est une pièce écrite à la même époque, mais avec un genre radicalement différent, que les adultes nous ont présenté ensuite. Avec « Le suicidé », Nicolas Erdman met en scène dans la Russie soviétique un chômeur auquel on prête l’intention de se suicider. Les idéologues et autres femmes fatales ne tardent pas à lui tourner autour pour exploiter la portée de son geste ! Alors que tous le pousse, il est de moins en moins décidé à renoncer a sa modeste vie. Une pièce drôle et tout à fait subversive dans laquelle toute ressemblance avec l’époque avec laquelle nous vivons ne serait certainement pas fortuite. C’est bien dans cet esprit que Corinne Marsollier à travaillé le texte avec son groupe d’adultes. Elle « mettant en cène » son suicidé comme dans le tableau de Léonard de Vinci, elle ajoute la petite touche de religion qui complète la démonstration. Le dynamisme des comédiens fait le reste. Un spectacle d’atelier comme on les aime !