Le spectacle est presque prêt. On a pu assister aux derniers réglages lors des répétitions publiques de samedi dernier. Avec « Soixante », le théâtre décomposé de Lille nous emmène entre théâtre et danse sur les pas d’une adolescente suicidaire. Une déambulation entre rêve et réalité pour plonger au plus profond de la tourmente de cet adulte qui se construit par étape successives. Revenant en arrière et envisageant même de mettre fin à l’aventure.
Sur le plateau du Pari, Eric Durand fait travailler les trois comédiens, Emmanuel Bougeard, Rodrigoi Ferreira et Charlotte Mucklish. Il vient et revient sur les scènes pour chasser un mauvais placement des mains, un silence intempestif entre deux mots. Il commande et module la musique jouée au piano sur scène. Plus marionnettiste que metteur en scène, il semble vouloir reproduire sur scène ce qu’il a imaginé en écrivant le texte. Avec une précision quasi-chirurgicale. « Lorsque j’écris, lorsque je conçois une mise en scène, les premières images que j’ai sont des corps qui bougent, je n’entends aucun mot, les personnages ne parlent pas, je me concentre sur leurs émotions et celles-ci me sont renvoyées à travers un langage chorégraphique qui est maintenant devenu indissociable de mon travail de metteur en scène ».
Laissons-les terminer leur travail. Mercredi soir tout sera prêt. Il n’y aura plus qu’à pousser les portes du Pari pour en voir le résultat de cette création.