C’est sans aucun doute l’un des évènements artistiques de cette rentrée. Avec « I’m from nowhere », l’Abbaye de l’Escaladieu nous propose une exposition sur Andy Warhol tout à fait exceptionnelle. D’abord par le nombre d’œuvre exposées : 56 œuvres du maitre du pop art, qui représentent une valeur assurée de plus de 800.000 €. Ensuite parce que les expositions sur Andy Warhol ne sont pas si fréquentes : la dernière en France remonte à l’année dernière au Grand Palais et la précédente était aussi à Paris, au Palais du Luxembourg. L’Abbaye de l’Escaladieu dans la cour des grands ? « Il faut remettre les choses à leur place » corrige Olivier Grosclaude, Commissaire de l’exposition, « on n’est ni le Grand Palais, ni le Palais du Luxembourg. Il y 56 œuvres d’Andy Warhol, c’est des originaux, mais Warhol a fait beaucoup de série et ce qui est explosé ici est très classique ». Des classiques comme les Campbell soup, les Marilyn ou un impressionnant Red Lenin assuré pour 100.000 $. Le genre d’œuvre qu’on ne voit généralement pas hors des grandes capitales !
Si ce n’est la rareté des œuvres présentées, c’est assurément l’éclairage qui lui est donné qui fait l’originalité de l’exposition. Avec « I’m from nowhere », c’est aux origines slovaques d’Andy Warhol qu’il est proposé de remonter. « Les œuvres exposées viennent du musée de Medzilaborce, à quelques kilomètre du lieu où sont nés les parents d’Andy Warhol. Une région qui ressemble beaucoup aux Hautes-Pyrénées ! ». Des origines slovaques reniées par un artiste qui se voulait résolument Américain. « Il avait une personnalité complexe, il y a la figure New-Yorkaise publique, mais son œuvre a aussi été influencée par ses racines slovaques. Ce qu’on montre en mettant en parallèle des icones slovaques du XVIème siècle et les célèbres Marilyn ». Une approche qui est complétée par des documents d’archive, un film sur « la vie et la mort d’Andy Warhol » et des effets personnels qui contribuent à percevoir la face cachée de l’artiste.
Reste à éclaircir un autre mystère : comment une telle exposition est-elle montée au cœur des Baronnies ? « Le Conseil Général des Hautes-Pyrénées travaille depuis des années avec la région de Presov, sur des échanges d’artistes et sur le patrimoine dans le cadre de la coopération décentralisée. Ils nous ont consenti pour cette exposition des conditions très intéressantes. Quant au lieu, on ne peut être qu’émerveillé par cette abbaye qui vient d’être classée sur la route européenne des abbayes cisterciennes ! ». Une exposition qui sera donc une incroyable opportunité de voir les icônes du pape du pop art en (re)découvrant un joyau du patrimoine des Hautes-Pyrénées !
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