Ils sont vingt-quatre à être enfermés en résidence au Pari. Vingt-quatre portraits de méchants placés derrières les barreaux de la salle d’exposition par Nöt qui nous avait plutôt habitué à de superbes photos de scène. « J’ai fait poser des artistes d’ici, dans l’esprit des photos biométriques des passeports ou des cartes d’identité, en inversant les données utilisées en photos. J’ai utilisé un cadrage serré et un éclairage en sandwich qui crame la peau et révèle la texture, les imperfections de la peau. Et c’est tiré le plus simplement possible, sans aucune retouche. Un pied de nez à ce qu’il se passe en photo actuellement ! Tout le monde retouche avec des logiciels comme Photoshop : on enlève un bouton par-ci, on arrange un peu la photo par la. Avec cette exposition, on montre ce qu’on ne voit plus en photo ».
Il en résulte vingt quatre portraits aux yeux plongés dans l’ombre, placés derrière des barreaux. Vingt-quatre visages inconnus ou bien connus sur la scène tarbaise qui ressemblent à vingt-quatre avis de recherche. Une humanité brute, potentiellement brutale et assurément inquiétante. « C’est pas eux qui sont méchants, c’est mon regard qui l’est ! Il donne une impression néfaste, une vision nocive de la personne. Un regard comme celui qu’on peut porter sur des catégories de personnes. J’ai pris des artistes d’ici, ca aurait pu être des jeunes de banlieue ou des roumains… ». Une exposition qui mêle malicieusement les plans techniques, artistiques et politiques.