C’est deux heures d’un théâtre d’une belle intensité que le Parvis nous a offert mardi soir. Avec « Qui a peur de Virginia Woolf » d’Edward Albee portée au cinéma par Mike Nichols avec Richard Burton et Elizabeth Taylor, c’est deux couples se retrouvent après une soirée chez le président de l’Université. Les choses sont déjà compliquées entre Martha, la fille du président, et George son mari, un prof d’histoire qui n’à pas eu la carrière dont elle rêvait. Des griefs comme s’il en pleuvait qui rendent l’atmosphère déjà très orageuse quand ils reçoivent Nick, un jeune prof à la carrière prometteuse qui va exacerber les ressentiments de Martha et incarner une nouvelle génération que George déteste. Il suffira d’ajouter sa femme Honey qui sombre chaotiquement à coup de verres de brandy pour que cette configuration explosive arrive à libérer toutes les névroses accumulées.
C’est comme un match de boxe que Dominique Pitoiset, qui interprète George, met en scène la pièce. Un podium blanc sur fond noir, carré comme un ring. Deux fauteuils face à face et un canapé qui fait tribune sur le coté. Une configuration visuelle qui fait la part belle à un affrontement à quatre ou les névroses des uns finissent pas révéler - ou réveiller - celles des autres. Un combat superbement interprété ou l’on finit par se demander qui du grand méchant woolf ou des trois petits cochons est le plus dangereux des quatre.