Étonnante plongée dans le théâtre espagnol du 17ème siècle, jeudi soir au Parvis. Avec « La vie est un rêve » de Pedro Calderon de la Barca, c’est une des plus célèbre pages du siècle d’or espagnol qui nous est proposée. Ca se passe dans une Pologne aussi imaginaire que celle qui inspirera Alfred Jarry pour son Père Ubu. Un roi qui a emprisonné son fils sur la foi d’étoiles qui le voyaient devenir tyran, le fait monter le temps d’un rêve sur le trône pour voir ce que révèle sa nature. Une pièce qui mêle songe et réalité dans une intrique tellement baroque qu’il parait impossible de la résumer sans lui ôter sa nature profonde. On est bien loin du théâtre élisabéthain d’un Shakespeare qui pourtant lui était contemporain !
Le texte espagnol du 17eme siècle semble avoir stimulé l’imagination du metteur en scène bulgare Galin Stoev qui nous livre une mise en scène très moderne. Une grande passerelle métallique truffée d’écrans vidéo et d’éclairage, une musique synthétique omniprésente. Le texte est toujours la, mais ce n’est plus qu’une composante d’un ensemble composite, un grand songe qui mêle humour et technologie avec une bonne dose de distanciation Brechtienne. Le pari de transposer près de quatre cents ans après le siècle d’or, l’esprit même du baroque. Alors comment lui reprocher d’en faire trop ?