La proposition était alléchante : retrouver sur la scène du Parvis une des figures des sixties du rock anglais. Un nom connu sur tous les continents pour avoir été l’égérie de Rolling Stones à l’époque de leurs plus grands albums. Une artiste qui arrive à la soixantaine après s’être nourrie pendant près de cinq décennies du milieu dans lequel cette première aventure l’avait introduit, passant au fil des années de la rubrique people aux devants de la scène avec des une belle série d’albums marqués par de nombreuses rencontres, de Bowie à Tom Waits via Nick Cave et plus récemment PJ Harvey ou le groupe Blur. Une proposition auquel le public tarbais à bien évidemment répondu en masse puisque le spectacle affichait complet depuis longtemps !
C’est en strict tailleur noir avec une boite de mouchoir à la main et une grande écharpe autour du cou que Marianne Faithfull est entrée sur la scène du Parvis samedi soir. Embarrassée d’un rhume manifestement tenace, elle a commencé le concert plutôt tranquillement. Quelques titres et il suffira d’une première reprise, celle du « Sister morphine » des Rolling Stones pour que l’ambiance du concert s’installe. Un clin d’œil plein de malice et d’ironie aux années qu’elle a passé avec Jagger, et aux cures de désintoxications qui ont suivies. Précisément ce qu’on espérait, un mélange de sixties, de chaleur, servis de sa voix grave avec un savoureux supplément d’âme à la clef.
La suite est dans la même veine, une alternance de reprises comme « As tears goes by » que Mick Jagger et Keith Richard lui avait écrit, « Working Class heroes » de Lennon, et de ses propres morceaux, de la « Ballad de Lucy Jordan » aux titres de son dernier album « Horses And High Heels » qui illustre son amour des chevaux irlandais et des haut-talons parisiens. Un concert marqué par la générosité et par la chaleur de l’échange avec le public du parvis. Et même ses hésitations, ses moments à essayer de retrouver un titre, un nom ou simplement les paroles de ses chansons n’ont fait qu’ajouter encore un peu plus à la singularité du moment et à la richesse de la proposition.