Quand Renaud Cojo se prend pour Ziggy Stardust, c’est dans les grandes dimensions. Collant doré, bottes rouges à talon compensé, maquillage et grande crinière rousse, rien ne manque à l’appel pour évoquer la star androgyne née au Trident Studio de Londres en 1972 ou David Bowie enregistrait son « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and The Spiders from Mars ». Un grand délire schizophrène pour un Renaud Cojo joue à Bowie qui jouait à Ziggy. Une comète qui disparaîtra définitivement l’année suivante au Hammersmith Odeon ou Bowie annoncera la fin de l’aventure.
Sur la scène du Pari, Renaud Cojo dispose les traces de cette comète. La cabine téléphonique de la pochette de l’album, des images de Ziggy sur des écrans vidéo. Un univers baroque et composite qui lui permet de jouer avec les frontières entre réel et fiction, entre original et copie. Une nostalgie obsessionnelle qui devient pathologique en traversant quatre décennies pour venir s’écraser brutalement sur des descendants qui jouent les Ziggy sur YouTube ou Dailymotion. Une belle proposition qu’on aurait suivie avec plaisir si le spectacle ne s’était si pathétiquement et si rapidement enlisé en cours de route. Laissant Renaud Cojo bien seul avec un fantôme de Ziggy Stardust qu’il est manifestement seul à voir.