Hamid Ben Mahi nous a proposé jeudi soir un spectacle hip-hop hors des sentiers battus. Alors que les spectacles de hip-hop riment souvent avec performance physique, « la géographie du danger » nous invitait à découvrir un hip hop plus narratif que flamboyant. En choisissant d’adapter le roman d’Hamid Skif, disparu il y a moins de deux mois, il nous propose de suivre un jeune sans papier algérien qui vit caché dans une chambre de bonne. Une lampe frontale balaye la scène plongée dans le noir. Un corps qu’on devine plus qu’on le ne voit. Des lumières rasantes qui soulignent à peine les formes. Et toujours le texte d’Hamid Skif.
Dans une belle scénographie, le corps d’Hamid Ben Mahi nous raconte avec ses propres mots la lourde histoire de tous ceux qui ont renoncé à leur identité pour ses perdre dans la clandestinité. Un véritable retour aux sources pour un hip hop qui retrouve superbement ses racines revendicatrices. Plus d’une heure d’un solo souvent sobre, toujours sombre qui nous offre de la danse comme on l’aime, celle qui met la maitrise technique au service de l’art, au service du sens et des sens.