Avec « Salve », Maguy Marin a proposé mardi soir au public du Parvis, une grande mosaïque. Des bribes d’une vie tumultueuse, des petits bouts de mouvement extrêmement rapides, des images furtives qui n’ont pas le temps de s’installer. Des magnétophones, une assiette brisée, les symboles de la république qui se bousculent, un banquet qui se prépare, encore une assiette qui se brise. Mais les repères se défilent, la forme même du spectacle résiste aux cadres conventionnels. On est quelque part entre la dynamique chorégraphique et la narration théâtrale.
On s’obstine à essayer d’assembler ces fragments un peu laborieusement. On tente encore une fois de les relier les uns aux autres pour progressivement imaginer un tout cohérent et rassurant, ou chaque partie trouve sa place. Mais l’ensemble dessiné avec une précision chirurgicale par Maguy Marin et ses sept danseurs reste dominé par le chaos et la rupture. Même le Christ héliporté qui apparait sur scène ne sauvera pas le banquet final du désordre et de la violence qui finiront par s’imposer.