Dès le début du concert, Laurent Dehors affiche la couleur : il utilise le prologue de l’Orféo de Claudio Monteverdi pour partir vers un jazz libéré qui porte cet air d’opéra vers de nouveaux horizons. La suite de sa « petite histoire de l’opéra » est dans le même esprit. Claude Debussy, Mozart, Kurt Weill, Richard Wagner, Darius Milhaud, Henry Purcell ou Jules Massenet seront aux aussi passés dans la moulinette pour être transposés dans un univers jazz plein de liberté et d’improvisation. Et comme il n’y a pas d’air d’opéra sans voix lyrique, c’est celle d’Anne Magouët qui va les porter dans ces nouvelles contrées.
De superbes airs d’opéra, une belle palette sonore pleine de cuivres et de la créativité à profusion, tous les ingrédients étaient réunis vendredi soir au Théâtre des Nouveautés pour que le jazzman qu’on avait pu découvrir à Bagnères de Bigorre au cours de l’été 2010 dans le cadre estival des Visa pour la nuit du Parvis nous offre un superbe concert ! Une belle balade ou on retrouve des airs universellement connus. Mais la Flute Enchanté, l’Opera de Quat’sous, la cold song ou la Chevauchée des Walkyries, sont dépouillés de tout l’académisme qui les accompagne généralement pour révéler ce que leur harmonies et leur rythmique recèlent de richesses et de possibilités pour un jazzman aussi créatif que Laurent Dehors. Accompagné de quatre side mens de haut vol, il nous a livré un superbe concert qui s’est terminé à un rythme de folie par un Air des Sauvages des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau.