Deux saisons après La mouette de Tchekhov qu’il avait présenté à Tarbes a peine sorti de la cour d’honneur du palais des papes du festival d’Avignon, Arthur Nauziciel est revenu mardi et mercredi avec Splendids’s. Une pièce écrite par Jean Genet, un mauvais garçon de la scène littéraire qui a puisé dans ses séjours en maison d’arrêt le gout de relations avec les malfrats et les fonctionnaires pénitentiaires. C’est ce qui apparait clairement dans Le chant d’amour, un court métrage réalisé par Jean Genet en 1950, qui est projeté en début de spectacle. Une bonne introduction, si on peut se permettre le terme, à la pièce qu’il a écrite quelques année auparavant, qu’il reniera et qui ne sera jouée qu’a après sa mort.
Après avoir kidnappé et étranglé la fille d’un milliardaire américain, sept gangsters sont reclus dans un Splendid’s hôtel cerné par la police. Un huis-clos d’une heure et demie pour ces mauvais garçons qui savent qu’ils ne sortiront pas vivants de cette situation. Une situation qu’Arthur Nauziciel met en scène avec une approche très cinématographique de la situation qui donne des images qui éclairent superbement l’évolution du huis-clos et de ses conséquences sur l’état psychologique de chacun. Et le choix de jouer la pièce en anglais avec des comédiens américains nourrie cette approche de l’héritage du polar dans ce qu’il a de plus noir et de plus marqué par nos références venues du cinéma d’outre Atlantique. Une perle noire qui étincelle dans l’obscurité de ce couloir du Splendid’s hotel.