On a vu Scala

Très beau spectacle cette semaine au Parvis. Après « Celui qui tombe » il y a 3 ans et « L’Art de la Fugue » en 2013, le public est venu remplir le Parvis pour trois représentations qui ont fait salle comble. Sur une scène sombre autour du grand escalier qui donne son nom au spectacle, les comédiens-danseurs-circassiens vont arrêter le défilement du temps au moment précis où se termine l’équilibre et commence la chute dans le vide. Un basculement furtif qui est disséqué par des allers-retours mis en scène par Yoann Bourgeois comme des ralentis cinématographiques au moment exact ou la stature verticale vacille avant qu’un trampoline ne permette de remonter le temps pour revenir à l’équilibre initial. Des chaises qui s’effondrent avant de se redresser, des escaliers à escalader ou à dégringoler. Avec des moments de grâce comme la seconde moitié du spectacle accompagné musicalement par le lancinant Daydreaming de Radiohead. Des chutes qui commencent avec une gestuelle de danseurs contemporains pour se prolonger sans rupture par des techniques de cirque. Une articulation du cirque et de la danse comme le parcours de Yoann Bourgeois issu de la culture circassienne qui continue son exploration de spectacle en spectacle.