Comment êtes-vous arrivé au théâtre ?
Ca c’est cette famille ! Mon père est arrivé dans les Hautes-Pyrénées en 68 en tant que médecin. Il était fou de théâtre. Il avait un frère comédien de théâtre, de cinéma, de télé. J’ai vu mon père jouer quand j’étais gamin puis après j’ai joué avec lui, j’ai monté les spectacles avec lui. On a créé un club théâtre à Argelès-Gazost. Il y a eu une étape particulière qui a été Gavarnie en 1985. J’avais tout juste 18 ans. J’ai rencontré donc François Joxe qui a créé le festival. Il venait de Paris avec sa compagnie du Chantier-Théâtre. J’ai rencontré des jeunes de mon âge qui venaient des écoles de théâtre de Paris ou du conservatoire de Toulouse. Ils m’ont mis le pied à l’étrier, j’ai passé le concours pour entrer au Conservatoire d’art dramatique à Toulouse et j’ai été pris. J’ai fait le conservatoire en même temps que la fac d’histoire géo. J’ai continué mes études histoire géo et je suis devenu prof. Et chaque été j’étais à Gavarnie en tant qu’amateur mélangé avec des professionnels. C’est la que j’ai vraiment appris ce qu’étais ce métier. J’ai monté une troupe amateure avec mon père, et de la a émergé une troupe professionnelle. J’ai démissionné de l’Education Nationale pour faire du théâtre.
Pour faire quel théâtre ?
Je n’étais pas dans le théâtre contemporain, plutôt dans un théâtre assez classique. Mon premier spectacle a été l’adaptation du Roman de monsieur de Molière de Boulgakov. Je voulais être seul en scène un peu à la Caubère, et jouer Molière le chef de troupe, l’auteur, l’amant. Et les personnages de ses pièces. J’ai joué le spectacle une cinquantaine de fois, et ça continue toujours après l’avoir débarrassé de son décor et de ses accessoires dans un esprit stand-up. Après j’ai monté Jacques le fataliste de Diderot, un Cyrano de Bergerac avec cinq comédiens.
Et vous avez repris Gavarnie !
C’est quelque chose qui m’est tombé dessus. Je suis tombé sur la sous-préfète d’Argelès dont j’avais la fille en cours de théâtre au moment où François Joxe arrêtait après 20 ans de Gavarnie. Avec Bernard Monforte, on s’est lancé. Il a fait la première année avec Les trois mousquetaires et je devais faire le second avec Gaston Fébus, Prince des Pyrénées. Sans entrer dans les détails, il a arrêté et j’ai continué tout seul. Ca a été dur parce que je n’étais pas prêt. Ca a mis du temps, on a bien galéré pendant au moins 10 ans, Il a fallu attendre Ulysse Merlin et Dracula pour faire enfin des sous. J’ai monté beaucoup de spectacles à Gavarnie. Avec l’idée de faire découvrir aux gens de la grande histoire, des choses qu’il ne connaisse pas de notre patrimoine culturel et historique du Sud-Ouest. Jusqu’au jour où j’en ai eu marre après 11 ans avec de moins en moins de moyens financiers.
Sur quoi travaillez-vous maintenant ?
J’ai fait des études d’histoire et géographie, je m’intéresse beaucoup au patrimoine. Donc je travaille dessus. Comme au château fort de lourdes, le musée Pyrénées de lourdes me fait beaucoup travailler depuis 3 ans. C’est du travail parce qu’il y a de l’écriture, parce que c’est des créations de spectacles. Des petits spectacles. Comme à Montus avec l’histoire d’Antoine Noguès, général d’Empire, et ses frères, natifs de Castelnau-Rivière-Basse, devenus propriétaires du Château Montus.
Qu’est-ce qui vous ferait replonger dans de grandes formes ?
Je ne pense pas que je revienne un jour à des grandes formes comme Gavarnie. C’est fini tout ça ! Ca m’a couté un problème de santé. J’ai tourné la page.
Ou voir les pièces de Bruno Spiesser ?
Dans les prochaines semaines, Il y a le « Piaf, ma frangine » avec Monique Huet, qu’il à écrit et mis en scène est au Palais des Congrès à Lourdes le jeudi 5 octobre prochain à 20h30. Toujours à Lourdes, le 13 octobre, il sera avec Carole Gantheil à l’Espace Hossein pour ponctuer les réflexions sur les Pyrénées du festival Pirineos. Et le lendemain avec Les audacieuses du Vignemale dans le Parc Thermal d’Argeles-Gazost.
A plus long terme, il prépare un spectacle médiéval, Le prince noir que Frédéric Garcès écrit pour Les Nuits Impériales au Château Montus en juillet prochain.