C’est sans doute le grand événement théâtre de la saison du 50eme anniversaire du Parvis. Dominique Blanc de la Comédie Française, avec une reprise de la mise en scène de Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang pour porter les mots de Marguerite Duras. Un spectacle mis en scène en 2008 qui a valu à Dominique Blanc le Molière de la meilleure comédienne en 2010. Et une reprise donc l’année dernière sous la supervision de Thierry Thieû Niang à partir du travail de mise en scène qu’il avait fait avec Patrice Chéreau. Je reprends La douleur
explique Dominique Blanc, parce que c’est un texte majeur que je n’ai jamais abandonné. Je me suis toujours dit que je le reprendrais... jusqu’au bout. [...] Fêter Duras à Nouveau. Retrouver l’écrivaine et sa prose acérée, l’amoureuse, retrouver sa colère et ses indignations
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La douleur, c’est d’abord un récit autobiographique écrit en 1985 par Marguerite Duras qui décrit l’insupportable attente à la fin de la guerre pour savoir ce qu’est devenu son mari, déporté politique un an plus tôt en Allemagne. Plus de vingt ans plus tard, la nouvelle devient une pièce de théâtre dans les mains de Patrice Chéreau qui pensait déjà à Dominique Blanc qu’il avait déjà dirigé dans Phèdre et dans Peer Gynt. Envie d’abord de retravailler avec Dominique Blanc
écrivait-il en 2008 dans ses notes lors de la création de La douleur, envie de partager quelque chose, de faire exister ce quelque chose. Envie alors de se confronter à ce texte terrible. De se ressouvenir de ça : la Résistance, la Libération, les camps, cette période impensable et qu’on a oubliée. Et puis le retour incroyable de cet homme dont Marguerite Duras s’est séparée et qu’elle aime, l’horreur de l’attente, la splendeur de sa résurrection à lui – qui est aussi un peu son œuvre à elle. L’espoir fou
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C’est donc un vrai cadeau que Dominique Blanc et Le Parvis font aux spectateurs en nous permettant de partager l’attente de Marguerite Duras et de voir cette pièce qui multiplie les ovations.