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Byam Le Bot

Byam Le Bot : les chtis bélots au gré des volutes

C’est à un jeu de piste que Byam Le Bot nous invite avec sa peinture habitée de personnages comme autant d’indice de son propos. Rencontre avec l’artiste bagnéraise en plein accrochage à Tarbes.

Byam Le Bot

Byam Le Bot

Comment sont nés vos Chtis bélots ?

Ils sont nés en 2006. Je faisais des ronds et des petits bonhommes depuis des années sous la table quand j’étais aux Beaux-arts mais je me disais que ce n’était pas le genre qu’on attendait de moi. Et puis il y a eu un concours auquel je n’avais pas vraiment envie de participer. Et comme des fois je fais la mauvaise tête, j’ai fait ces petits bonhommes. Contre toute attente, j’ai été sélectionnée. Mes profs qui découvraient mon travail, on trouvé ça génial et m’ont incité à développer ce côté-là. J’ai donc commencé à faire des recherches sur les médiums, sur leur donner un caractère personnel.

Comment conciliez-vous le détail et le global du tableau ?

La technique que j’utilise est la paréidolie.

La paréidolie ?

C’est voir des choses concrètes, souvent des visages, dans des choses abstraites. Comme quand on est enfant, on voit plein de choses dans la forme des nuages. Donc je fais mes nuages sur la toile, sur un fond en général uni. Des entrelacs en forme d’écriture automatique avec des feutres. Et je cherche dans mes ronds des personnages et je pose ma scène que je commence à peindre. Et puis le lendemain je vois des personnages que je n’avais pas vu et j’y retourne. J’aime bien que dans mes grandes toiles, le spectateur cherche les petits bonhommes un peu noyés comme dans le BD « Ou est Charlie ». Par exemple j’ai fait un tableau qui s’appelle les Ch’tis grimpeurs sur le Pic du Midi d’Ossau avec mes ch’tis bélots qui grimpent. Il reste à trouver qui assure qui en suivant la corde au fil des bonhommes entremêlés. J’aime quand le spectateur reste longtemps devant la toile et qu’il cherche à comprendre. Il y a aussi des tableaux ou il y a des citations à trouver et je vois les spectateurs pencher la tête pour suivre le texte.

C’est des personnages pleins de détails et des couleurs !

Les couleurs, c’est pour moi et pour le spectateur un moyen de sortir de la morosité ambiante. Des couleurs flashy pour me faire du bien. C’est un travail aussi très minutieux puisque pour chaque bonhomme, il y a des détails que je peins au tout petit pinceau. Ca donne une sorte de gaieté et en même temps ma technique m’apaise de la même manière puisqu'il faut être concentré.

Que nous racontent-ils ?

Chaque tableau en fait raconte une histoire de ma vie. Je sors d'un cinéma voir avatar et derrière ça, je commence à faire une grande toile avec des petits bonhommes verts et bleu parce que je filme était sensationnel. Je vais écouter Boulevard des airs au Pic du Midi, j'ai tellement aimé que derrière il fallait que je fasse des chanteurs. C'est des histoires intimes, des émotions personnelles. Certaines sont à prendre au deuxième ou même au troisième degré. J'ai un tableau qui s'appelle les Ch'tis martiens ou on voit toutes les couleurs des humains sur le Terre, des martiens à rayures, à carreaux ou à points. Il y a aussi les couleurs LGBT. Il y a plein de messages derrière.

Quand on voit vos tableaux, on se dit que la photo ne restitue pas tout !

Le médium c’est surtout une technique particulière. Je prépare moi-même mes petites peintures pour qu’il y ait du volume et que ça brille. Ça me fait extrêmement plaisir quand je vois les gens qui s’arrêtent à l’entrée des expositions face à mes peintures. C’est gai, ça brille ! Je trouve que le contexte mondial qui n’est pas à la joyeuseté, il faut se donner des petites fenêtres comme ça de plaisir. Profitons-en.

Exposition à l’Office du tourisme de Tarbes jusqu’au 28 mars

Ses peintures sont exposées aux côtés des création verrières de Luce Colombo, à l’Office du tourisme de Tarbes jusqu’au 28 mars. Une belle occasion de voir mes Ch’tis bélots de Byam Le Bot de près pour en percevoir les détails et en vrai pour comprendre à quel point la photo ne réussit pas à capter le brillant et le relief de ses œuvres.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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