Ce n'est pas avec un "spectacle en solitaire" - comme il aime le formuler - que Jean-Paul Farré est venu dans le festival cette année. Il arrive avec une comédie musicale, qu'il joue une dernière fois, entre deux représentations du Roi Lear au théâtre de l'Odéon à Paris.
Le thème est surprenant : la comparution en musique de trois piliers de notre histoire. Jeanne D'Arc est soprano, Napoléon Bonaparte est ténor, Charles de Gaulle est baryton et la juge contre alto. Accompagnés sur scène par six musiciens, ils nous entraînent dans un spectacle qui oscille entre farce et music-hall, avec un non-sense très anglais. Peut-être vaut-il mieux ne pas mêler les anglais à cette histoire, le passif avec nos trois inculpés est déjà lourd ! L'acte d'accusation est grave : Napoléon a plus de deux millions de morts a son actif, Jeanne D'Arc est accusée d'avoir nié la féminité. Quant à Charles De Gaulle, on lui reproche d'avoir mêlé la France à son sort. Et ils n'ont qu'un quart d'heure pour préparer leur défense. Le spectacle ne s'attarde pas sur la gravité des faits. C'est un peu frustrant. Le ton est impertinent, mais sans aller au-delà. L'objectif est d'amuser, pas d'appuyer là ou c'est sensible.