Vous êtes né d’un père africain et d’une mère antillaise. Est-ce que musicalement vous vous sentez aussi un pied de chaque coté de l’Atlantique ?
Absolument pas. Ma culture musicale est vraiment anglo-saxonne. Ma mère écoutait beaucoup de musique américaine, du jazz à Tom Waits. Les Beatles aussi. J’ai baigné dans cette atmosphère. Et je n’ai découvert le son de chanson française que bien plus tard. C’est plutôt les livres qui m’ont amené à écrire des chansons en français.
C’est ca qui vous a poussé à aller enregistrer ce nouvel album aux Etats-Unis ?
Oui absolument. J’ai toujours eu cette fascination pour ces pays la et j’avais cette envie depuis très longtemps d’aller enregistrer là-bas. Depuis trois-quatre ans je tourne pas mal aux Etats-Unis, en Australie, en Angleterre, dans des Pays comme ça. Il y a aussi eu le tournage aux Etats-Unis de la première saison de « Tété et Dédé » pour France 5 avec André Manoukian. C’est pendant ce tournage que c’est précisée l’envie d’aller enregistrer à l’étranger.
Et pourquoi avoir choisir Portand au nord de la côte ouest et pas les villes mythiques des Etats-Unis ?
Parce qu’on avait tourné à Portland, parce que j’y ai des amis. On se posait la question pour savoir si on allait enregistrer à New-York, à Nouvelle Orléans, à Los Angeles ou à Portand. Et j’ai choisit Portland car je ne conduit pas, que c’est une ville ou on peut se déplacer à pied et ou il y a une bonne qualité de vie. Une ville qui me rappelle mon chez moi, à coté de Saint-Dizier.
Au fil des albums vous avez évolué vers une pop-folk de plus en plus épurée. C’est un retour aux sources, une maturation ?
C’est les deux. C’est une manière de revenir à mes premières amours, dans l’esprit du blues du delta. Mais c’est aussi une maturation en quelque sorte. Avec le temps, on essaye de se débarrasser de ses défauts de jeunesse, d’un coté bavard ou on s’écoute un peu parler. On a envie d’évoluer vers un travail plus dépouillé.
Vos affiches annoncent « 10 ans, 1000 concert ». C’est essentiel pour vous ?
La scène c’est ce qui m’a donné envie de faire ce travail la. C’est une liberté incroyable de pouvoir être sur scène tous les jours. De réinventer les morceaux à chaque fois. Même s’il y a une trame, le fait de pouvoir ajouter de plus en plus de riffs de Blues, ca donne des formes musicales qui sont très vivantes. Et puis surtout c’est le public qui donne toute la dimension au morceau. Et comme public change à chaque fois, c’est en perpétuelle évolution. Les publics renvoient des choses différentes, selon l’identité de chaque pays, de chaque ville. Une même note de guitare, jouée sur une même guitare ne donne pas le même son d’un concert à l’autre ! On espère que le public prend autant de plaisir à voir le concert qu’on en a eu à le préparer.