Les premières notes suffisent pour identifier le morceau. Pom pom pom pommm. C’est la 5eme symphonie de Beethoven ! Un incontournable de la musique classique sans cesse repris. Un tube planétaire souvent parodié, du Roll Over Beethoven de Chuck Berry à La pince à linge de Pierre Dac. Une pièce de notre patrimoine culturel qu’on va jusqu’à trouver dans le code morse du V qui incarne la victoire quand les français parlent aux français sur la BBC. Lourd héritage qui séduits les uns et effraye les autres.
Manifestement pas si effrayant pour Nabil Shehata ! Un jeune chef d’à peine trente ans qu’on a retrouvé jeudi soir au Parvis face à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse pour affronter le mythe. Après une 8ème symphonie qui sonne comme plutôt un « hommage au classicisme » selon les spécialistes, c’est au tour de la 5eme. Voila le « Pom pom pom pommmmm ». Les fameuses premières mesures sonnent comme la confrontation d’un mythe et d’une interprétation. Rapidement, on oublie toute les images accumulées et on se laisse emporter par la douce puissance de l’interprétation. Peut-être est-ce la sensibilité de contrebassiste du chef d’orchestre qui s’exprime ? On parcoure avec plaisir cette 5eme symphonie ou l’on retrouve un passage, ou on en redécouvre un autre. Le public se laisse emporter, encore une fois par Beethoven, encore une fois par la 5eme et se laisse charmer par un Nabil Shehata promis à une belle carrière.