L’affiche du concert de mardi soir avait de quoi faire saliver n’importe quel amateur de jazz fusion avec quatre grands noms du jazz réunis sous le grand chapiteau de Jazz In Marciac. Une soirée ouverte avec Wayne Shorter et Herbie Hancock, cinquante ans après avoir joué ensemble sous la houlette de Miles Davis avant de poursuivre une longue carrière, en fondant Weather report pour le premier, et en s’emparant de ce que l’improvisation et la technologie pouvait apporter de liberté pour le second. Une dynamique dans laquelle on retrouve ce concert qui mélange les sonorités traditionnelles du saxo soprano de Wayne Shorter et du piano d’Herbie Hancock qui ajoute une bonne dose de synthétiseur, s’amusant à explorer la palette sonore qu’il offre, au risque d’être un peu seul dans cette prospection sonore. C’est finalement lors du rappel que le duo fonctionne le mieux, au moment où ils trouvent un terrain commun qui leur permet de véritablement communiquer entre eux et avec le public.
La suite de la soirée a par contre immédiatement conquis le public avec une belle plongée dans le jazz fusion du Return To Forever que nous ont offert Chick Corea et Stanley Clarke, et dans ce que leur loingue carrière a produit depuis. La Walt for Debbie de Bill Evans, la Cancion de Sofia de Stanley Clarke, le Yellow Nimbus de Chick Corea écrit en hommage à Paco de Lucia, No Mystery de l’époque de Return To Forever. Une heure et demie de concert qui met la virtuosité au service du plaisir. Celui qu’one les deux musiciens se retrouver ensemble, celui de partager avec le public d’improbables solos d’une insolente facilité, celui de faire lever le public qui finira le concert debout.