On a vu Le dernier contingent

Comme un road movie immobile, l’adaptation du livre de l’auteur bordelais Alain Jules Rudefoucault couronné du prix France Culture-Télérama nous invite à suivre six adolescents en cavale, mise en scène par Jacques Allaire était présentée mardi soir sur la scène du Parvis. Un spectacle précédé d'une rencontre avec l'auteur et le metteur en scène avant de voir près de deux heures d'errance dans l’ambiance punk d’un avenir impossible pour ces adolescents que les vols, les viols, le proxénétisme ou les sévices physiques et psychologiques ont poussés à bout, ont amené au bout de tout. Une rupture avec la société qui rend pensable l’impensable, qui fait disparaître toutes les barrières pour donner une liberté extrême malgré la cage grillagée dans laquelle Jacques Allaire les as placé.

Une errance dans un mouvement permanent sans jamais vraiment avancer. Ils vont à tombeau ouvert vers un avenir qu’ils savent impossible dans une fuite pleine de violence pour ces jeunes que la société a déjà écorchés vifs, de méfiance pour tout ce qui peut ressembler à un repère, de haine pour les uniformes de tous genres, mais aussi d’un besoin d’être respecté et au fond d'être protégé de la société et d'eux-mêmes. Le tout livré avec l’engagement total des six jeunes comédiens qui interprètent la cavale désespérée des six adolescents, accompagné tout au long du spectacle par la bande son et la guitare presque toujours juste de David Lavaysse qui a offert au public tarbais un after très sympathique.