On a vu La journée d'une rêveuse

Emouvante balade dans la peau d’un exilé argentin sur les pas de Copi au Théâtre des Nouveautés mercredi et jeudi soir. Dans La journée d’une rêveuse qu’il écrit dans mes années 60, Copi promène son regard de déraciné sur sa vie parisienne, sur son pays d’adoption, sur la distance qui le sépare de son pays de sang que son père a dû quitter pour fuir le régime péroniste. Un regard servi par la mise en scène de Pierre Maillet et par la plus française des comédiennes argentines Marilù Marine qui avait déjà apprécié il y a quelques années dans le superbe Récit de la servante Zerline sur la scène du Parvis. Avec La journée d’une rêveuse c’est un mélange de mal du pays, de liberté de la vie parisienne, de difficulté à être un déraciné qu’elle nous livre avec la proximité du Théâtre des Nouveautés, accompagnée par la voix de Michael Lonsdale et quelques notes de piano. Elle invite le public tarbais à un hommage à la personnalité de son compatriote, auteur, acteur, dessinateur et figure du mouvement homosexuel au cœur des années 70. On se laisse séduire par cet hommage intime, la délicieuse nostalgie épicée de cette vie à plus de 10 000 kilomètres de son pays.