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- Le Parvis (Ibos)

Le cinéma du Parvis : art, essais et animations

Avec plus de 500 films par an et un réseau de 12 salles, le ciména du Parvis est un acteur incournable dans la vie culturelle du département. Rencontre avec Jacques Boulé, responsable du cinéma du Parvis.

Jacques Boulé, responsable du cinéma du Parvis

Jacques Boulé, responsable du cinéma du Parvis

Quelle est la place du cinéma au sein du Parvis ?

C’est un des trois piliers du parvis avec le spectacle vivant et l’art contemporain. Il y a du cinéma au Parvis depuis le début. Dans la grande salle, puis dans la salle Jeanne au début des années 80. Et depuis 2015 dans les deux nouvelles salles. Et il y a le réseau de douze salles dans le département. Au final, c’est le cinéma qui amène le plus de spectateurs, des tous les âges, toute la semaine et toute l’année.

Qu’est-ce qui fait l’identité d’un cinéma d’art et d’essai ?

Il n’y a pas de définition, et pourtant on le voit immédiatement en voyant un film. C’est du cinéma d’auteur, c’est des films en VO, c’est des films du monde entier, c’est des films du patrimoine. Même si quelquefois la frontière n’est pas claire, même si quelquefois il faut quelques années pour qu’on comprenne la place d’un film. Comme ceux de John Carpenter qui étaient considéré comme du tout-venant dans les années 80 avec des critiques très mauvaises. Alors que maintenant notre regard dessus a complètement changé. Maintenant ils sont tous classés arts et essai, ils ont tous le label film de patrimoine. Même chose pour Mad Max qui était classé X à sa sortie.

Est-ce que c’est l’absence de pop-corn qui permet de reconnaitre une salle d’art et d’essai ?

Plus certainement sans doute. Il n’y a pas de confiserie ici. Je trouve que c’est inconvenant de manger en regardant un film. C’est un manque de respect vis-à-vis des gens qui ont fait le film, vis-à-vis des autres spectateurs. Sans compter l’état de propreté de la salle. Et l’absence de pop-corn n’empêche pas d’avoir de bons moments de convivialité comme lors des soirées-événement.

L’ile nue, film japonais noir et blanc sans dialogues est iconique du cinéma du Parvis ?

Ca fait quelques années qu’on ne l’a pas programmé. On a fait pour ce film quelque chose qu’on n’avait jamais fait et qu’on n’a jamais refait depuis. On a acheté une des deux copies disponibles en France. On a acheté précisément l’exclusivité de la copie du film au distributeur pour 3 ans en 2008. Et comme après le distributeur nous a fait cadeau de la copie, on a donc toujours le film en 35mm.

Comment concoctez-vous la programmation ?

Il n’ y a pas que L’ile nue. On fait une programmation très large. Il y a une vingtaine de films qui sortent chaque semaine. On fait des choix pour faire une programmation qui trouve un équilibre avec des films que le public à envie de voir et des films qu’on a envie de lui faire découvrir. Ou redécouvrir. En fait je suis nostalgique des cinémas jusque dans les années 80 quand des films comme ceux de Godard et Les bronzés étaient projetés dans des salles voisines. Tous les films étaient proposés au même endroit, aux mêmes publics et chacun pouvait passer de l’un à l’autre. Depuis, il y a d’un côté les multiplex, de l’autres les cinémas d’art et d’essai. Mais c’est ce cinéma que j’essaye de reproduire d’une certaine façon avec ma programmation pour les salles du réseau et pour le cinéma du Parvis qui doit aussi composer avec la concurrence du CGR. Je cherche des films qui me surprennent, qui me montrent ce que je n’ai pas encore vu au cinéma. Des films de genre différent aussi. C’est aussi toute une économie. J’essaye de repérer dans les films d’art et essais les films qui feront de plus d’entrées. Ce que le public attend souvent, mais pas toujours comme avec Une séparation de Asghar Farhadi que personne n’avait vu venir. Il y a aussi les films jeune public, scolaire. Et des soirées spéciales et d’autres événements.

Il y a effectivement beaucoup d’animations !

On fait très régulièrement des événements pour rendre le lieu vivant. Des analyses d’image, des cycles et des soirées spéciales qui associent plusieurs films avec des moments conviviaux. Avec trois salles on a pu développer un cinéma avec beaucoup d’animations pour faire vivre le lieu. C’est aussi l’identité des cinémas d’art et d’essai. Faire une soirée avec deux films en perspective permet aussi de montrer des films qui n’aurait pas eu beaucoup de public s’il était programmé seuls. Comme quand on a fait avec L'Homme qui rit, un film américain de 1928 projeté avec Le joker. La salle était pleine pour les deux films alors que personne ne serait venu voir L'Homme qui rit tout seul.

Le 21 septembre prochain c’est une soirée pour présenter le Napoléon d’Abel Gance.

Le film n’était plus visible depuis quasiment 100 ans. Une légende que personne n’avait vu, mais dont tout le monde parlait. Plusieurs versions existaient, des copies perdues dans la nature et un film était trop complexe à projeter avec trois écrans en même temps. Il a fallu une quinzaine d’années de restauration pour tout reconstituer avec des bouts de copies qui n’avait pas la même teinte et tout nettoyer. Depuis juillet, c’est disponible pour les salles, et le 21 ça sera au cinéma du Parvis en deux parties avec une pause au Café Parvis entre les deux.

Est-ce qu’on peut encore tout programmer ?

Oui, je crois. J’ai programmé l’année dernière Pasolini, La grande bouffe, Les valseuses. Tout est programmable. A chacun de savoir ce qu’il vient voir. Je ne vais pas effacer le passé et je n’ai pas de jugement politique ou moral sur les films qui font l’histoire du cinéma. Chacun doit avoir l’intelligence de remettre les choses dans leur contexte.

Une programmation pleine d’animations

Le 18 septembre pour les enfants, ciné-p’tit dej’ à partir de 10h30 avec Billy le hamster cowboy

Le 20 septembre : soirée Ida Lupino avec deux films du patrimoine présentés par Christophe Blanchard, intervenant cinéma et un buffet entre les deux.

Le 27 septembre : Soirée Emmanuelle avec le film de Just Jaeckin sorti il y a 50 ans et une nouvelle adaptation du roman du même nom d'Emmanuelle Arsan, réalisée par Audrey Diwan qui vient de sortir.

Et plus loin, le 26 octobre, une longue journée de 10h à minuit et demie avec la trilogie du seigneur des anneaux. Avec en parallèle les trois films en version courte en français dans une salle et les versions longues en VO dans une autre. Et tout le monde se retrouve pour un repas Hobbit au café Parvis.

Propos recueillis par / ©Bigorre.org / publié le

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