Galerie ou lieu d’exposition ? Comment présentez-vous l’Atelier 20 ?
En fait j’ai du mal à le définir. Je disais au départ que c’est un lieu d’exposition. Je suis peintre au départ. Mais je laissais l’artiste accrocher comme il voulait, j’intervenais très peu parce que j’étais très timide. Le métier de galeriste me paraissait trop commercial. J’ai une formation artistique, pas du tout commerciale. C’est à la mort de Silvio Brianti qui était galeriste que me se suit lancé. C’était un être très humain, timide et réservé comme moi. Je me suis dit qu’il y était arrivé, je pouvais y aller. J’ai ouvert en 2015 avec des 4 ou 5 expos par an. Maintenant je parle plutôt de galerie associative car j’ai monté une association pour l’Atelier 20 et j’ai décidé de faire des expositions sur un thème. Là je fais l’accrochage seule ou avec l’artiste. C’est beaucoup plus intéressant que de simplement prêter le lieu.
Quels sont vos choix de galeriste ?
C’est ce que j’aime en tant qu’artiste. Des choses assez minimalistes. Dans ma pratique, c’est assez mélancolique, assez nostalgique. Des choses que je recherche en tant qu’artiste et qu’on retrouve un peu partout dans les expositions.
Votre pratique artistique continue ?
L’année dernière, j’ai fait moins d’expo pour me permettre de reprendre la peinture. Mais la peinture n’est pas une nécessite pour moi. Alors que les expos sont une nécessité.
Vous vous sentez plus passeur que créateur ?
Oui, c’est un peu ça. J’adore découvrir, faire des accrochages. Pour moi l’accrochage est une création. Mettre deux œuvres côte à côte ça veut dire quelque chose, occuper l’espace ca dit quelque chose. Une histoire se crée à chaque exposition.
Quels sont les expositions qui ont marqué le lieu ?
Il y a eu Histoire de famille en 2021, à la sortie de la covid. Avec une dizaine d’artistes qui ont investi avec de la peinture, de la sculpture et de la vidéo, l’appartement qui avait été meublé pour l’expo. C’était vraiment intéressant d’exploiter le coté atypique de cet appartement-galerie. On avait travaillé en collaboration avec l’Omnibus qui faisait une exposition sur le même thème. Il y a eu Trait d’union avec des artistes qui prenait une peinture du 19e siècle pour en faire une interprétation contemporaine. Ca m’intéresse aussi en tant que peintre de voir comment d’autres artistes traitent le sujet. Et l’exposition de Guillaume Toumanian en 2017, qui depuis a exposé dans des galeries parisiennes et au MOCO à Montpellier.
Entre lieu d’exposition gratuit et galerie associative, vous fonctionnez sur quel modèle économique ?
Le lieu appartient à ma famille, il n’ a pas de loyer, mes parents payent l’électricité et le chauffage. Il y aussi la commission sur les œuvres qui sont vendues. Et les adhésions à l’association qui permettent d’avoir un petit budget pour payer la com, les buffets, etc… Mais bon, j’ai toujours des difficultés à remplir les dossiers de subvention et on n’y a que la marie qui nous aide à hauteur de 300 €. Il faut que je surmonte ce problème pour demander d’autres subventions pour trouver un équilibre.
Que voit-on à l’Atelier 20 actuellement ?
En ce moment il y a l’exposition de Pauline Zenk, une peintre allemande qui travaille entre Berlin et Toulouse avec une trentaine d’œuvres qui permet de découvrir son travail.
Et après ?
La prochaine exposition est du 23 mai au 29 juin. C’est Vie silencieuse, avec des anciens étudiants des beaux-arts, Valery Lorenzo, Geneviève Démereau ,Peggy Kluck avec un travail très coloré que j’aime beaucoup que j’avais exposé il y a quelques années et qui est morte en janvier dernier. Et ma grand-mère Suzanne Dartigalongue qui s’inspirait beaucoup de De Staël et de Braque pour faire des natures mortes. En septembre, ça sera une expo avec les dessins et les poèmes des élèves de Pierre Colin. Un instit poète que j’ai eu au CP, qui faisait un beau travail d’ouverture sur l’art. En décembre ça sera une expo de jeunes artistes, pour un marché de l’art de Noël. Et la suite est déjà programmée pour l’année 2026 avec en janvier une exposition avec de Céline Plantier qui fait de l’art thérapie avec l’association Oxygem pour aider des patients handicapés psychiques. Je suis contente de faire cette expo car ça me touche. En juin 2026, j’ai prévu une exposition sur la campagne. Il y a pour le moment 5 ou 6 artistes prévus.
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